Un consortium international de généticiens doit ouvrir samedi à Toronto une bibliothèque - ou banque de données - de codes-barre génétiques qui représente actuellement environ 80 000 espèces, ont annoncé les dirigeants d'IBOL (International Barcode of Life Project).

Il s'agit d'offrir à terme aux savants du monde entier un système numérisé d'identification de tous les organismes vivant sur la terre.

La banque de données d'IBOL permettra une identification automatisée, rapide et bon marché des espèces, ce qui revêt une signification fondamentale pour la protection de la biodiversité, a indiqué son directeur scientifique, Paul Hebert.

«Nous sommes confrontés à un rythme alarmant d'extinction des espèces, a-t-il dit, mais nos efforts pour le ralentir se heurtent à des lacunes dans nos connaissances de la distribution et de la diversité des formes de vie».

«La présentation de l'ADN (acide désoxyribonucléique, molécule véhiculant toute l'information génétique d'un organisme) sous forme de codes-barre offrira à tous un accès rapide aux noms et aux caractéristiques biologiques de toutes les espèces sur la Terre», a ajouté M. Hebert.

Elle permettra aussi de mieux surveiller les organismes préjudiciables à la santé ou à l'économie. Elle pourrait également aider à retirer du marché mondial des poissons pêchés illégalement ou du bois de sciage provenant de zones forestières protégées.

Vingt-cinq pays sont engagés dans le projet IBOL, une fondation internationale sans but lucratif et dont le budget est de 150 millions de dollars américains. La banque de données doit être abritée à l'Institut de la biodiversité de l'Ontario et à l'Université de Guelph, à l'ouest de Toronto, la capitale économique canadienne.

À l'horizon 2015 elle devrait accueillir des codes-barre provenant de cinq millions de spécimens représentant le demi-million d'espèces vivantes.

La grande tour CN de Toronto doit être illuminée samedi soir de manière à représenter un immense code-barre génétique, marquant l'ouverture de la banque de données par le ministre de la Recherche et de l'Innovation de l'Ontario, Glen Murray.