Les chiens seraient originaires du Proche-Orient et non d'Europe ou d'Asie, selon une étude publiée mercredi, qui montre aussi comment une grande diversité peut exister entre les différentes races de chiens malgré un éventail génétique limité au départ.

«Les chiens semblent partager davantage de similitudes génétiques avec les loups gris du Proche-Orient qu'avec n'importe quelle autre population de loups dans le monde», résume Robert Wayne (Université de Californie) qui a dirigé cette nouvelle analyse génétique à grande échelle.

La majeure proportion de l'héritage ancestral des chiens modernes est due à des loups du Proche-Orient, ce qui «conforte l'hypothèse que les chiens sont originaires du Proche-Orient», ajoute M. Wayne dans un communiqué de son université.

Des recherches génétiques antérieures, fondées seulement sur une petite fraction d'ADN mitochondrial, celui propre aux centrales à énergie des cellules, avaient suggéré une origine est-asiatique pour les chiens.

La nouvelle étude, concernant 912 chiens de 85 races et 225 loups gris (canis lupus, l'ancêtre du chien domestique), a permis d'analyser plus de 48 000 marqueurs répartis sur la totalité du génome.

Selon le professeur Wayne, 80% des races de chiens sont des races modernes qui ont évolué au cours des derniers siècles. D'autres races ont une histoire plus ancienne.

Les chiens du Proche-Orient étaient déjà associés à l'homme, comme en témoigne la découverte d'un chiot dans les bras d'un homme dans un site mortuaire. Des traces archéologiques datant de 12 000 à 13 000 ans attestent de leur existence au Proche-Orient à cette époque, même si des restes plus anciens de chiens ont été retrouvés en Belgique et en Russie.

Au-delà de l'apport génétique dû aux loups du Proche-Orient, une reproduction interespèces plus récente entre chiens et populations locales de loups a pu contribuer à l'histoire récente de certaines lignées canines, selon Bridgett vonHoldt, principal auteur de l'étude.

L'évolution des races de chiens modernes a «permis de créer une remarquable diversité» malgré une «boîte à outils» génétique limitée, souligne-t-elle.

Les nouvelles races se seraient développées à partir de croisements à l'intérieur de groupes spécifiques classés d'après leur fonction (chiens de chasse, chiens de berger...) ou leur apparence physique (petits terriers, épagneuls...).

La grande diversité de races de petits toutous d'agrément laisserait supposer des croisements entre un chien assez grand d'une race différente et un chien d'agrément ou d'une race naine.