Après la quasi-disparition des bisons à la fin du XIXe siècle, une société américaine de conservation de la nature -à une époque où ce terme n'existait même pas- s'était mobilisée pour sauver de l'extinction cet animal.

Et pour cela, tandis que certains travaillaient à en interdire la chasse, d'autres procédaient à des accouplements avec des bovins d'élevage. Un siècle plus tard, voilà que la génétique révèle que la majorité du demi-million de bisons américains portent en eux des gènes de boeufs.

Devant ce fait, d'autres défenseurs lèvent le doigt : la conservation de ces animaux ne devrait-elle pas s'étendre jusqu'au génome -autrement dit, tenter de préserver les bisons « purs »? La conservation des espèces, déclare le généticien James Derr, « c'est plus que leur apparence, c'est ce qu'ils sont -c'est le génome ».