Chez les ostracodes, de microscopiques crustacés, les extravagances que développent certains mâles pour se reproduire sont loin de garantir la survie de l'espèce, selon une étude publiée mercredi dans la revue Nature.

Certains animaux développent des caractéristiques bien particulières pour augmenter leur succès reproductif, de la belle queue du paon au pénis bardé d'épines de certains coléoptères.

Cette compétition sexuelle provoque des disparités entre mâles et femelles. Si ce dimorphisme représente un avantage dans la lutte pour la reproduction, son intérêt en termes de survie de l'espèce est moins évident.

Pour y voir plus clair, Gene Hunt du musée national d'histoire naturelle des États-Unis et son équipe ont étudié 93 espèces d'ostracodes du Crétacé supérieur (il y a de 66 à 84 millions d'années).

Chez ces microscopiques crustacés, les mâles disposent de coques plutôt allongées pour contenir leur organe sexuel. Les femelles sont plus trapues.

Selon l'étude, quand les mâles sont de forme nettement allongée, c'est certainement que leur organe sexuel est plus gros et qu'il produit plus de spermatozoïdes. De quoi augmenter le succès reproductif de l'animal.

«À court terme, ces mâles avaient un avantage, mais à long terme, ce n'est pas tellement le cas», ajoute le chercheur.

Mais malheureusement, «les espèces dont les mâles sont plus grands et plus allongés (...) ont un risque plus élevé d'extinction», note Gene Hunt dans un communiqué. Un risque d'extinction pouvant être multiplié par dix selon l'étude.

«Consacrer beaucoup d'énergie à la compétition pour la reproduction pourrait compromettre la résilience des espèces au changement et augmenter leur risque d'extinction», note le communiqué du musée national d'histoire naturelle des États-Unis.