L'Homo naledi, notre lointain cousin découvert récemment en Afrique du Sud, était capable aussi bien de se déplacer dans les arbres que de marcher sur ses deux jambes et d'utiliser des outils, une combinaison unique, selon les scientifiques.

L'Homo naledi, une ancienne espèce humaine, a été récemment mis au jour dans une grotte d'Afrique du Sud, où ses ossements ont été exhumés. Ce nouveau venu a été classé dans le genre Homo, auquel appartient l'homme moderne.

Deux études publiées mardi dans Nature Communications percent quelques-uns des mystères de cette nouvelle espèce.

Grâce à l'étude de près de 150 os de mains, dont une main droite d'adulte presque complète, Tracy Kivell de l'Université de Kent au Royaume-Uni et ses collègues ont mis en évidence un long pouce robuste et un poignet semblable à celui des humains modernes qui suggèrent une saisie puissante et une capacité d'utiliser des outils de pierre.

Mais les os des doigts sont plus longs et plus courbés, laissant penser que l'Homo naledi les utilisait pour grimper aux arbres et s'y déplacer.

«Une combinaison unique qui n'a encore jamais été trouvée sur un autre squelette humain», note Tracy Kivell dans un communiqué. Et qui est riche d'enseignements: alors que les mains de l'Homo naledi avaient déjà évolué vers la main moderne et qu'il était apte à des manipulations complexes, il passait encore le plus clair de son temps dans les arbres.

Autre particularité, l'Homo naledi utilisait des outils mais avait un petit cerveau. «Des informations intéressantes pour étudier les processus mentaux nécessaires à la fabrication et l'utilisation des outils», précise la chercheuse.

Et l'étude de ses pieds réserve encore d'autres surprises !

William Harcourt-Smith, du Lehman college de New York aux États-Unis, et ses collègues ont étudié 107 os de pieds comprenant un pied droit adulte bien préservé.

Ce pied est très proche de celui de l'homme moderne, ce qui montre que l'Homo naledi avait toutes les caractéristiques nécessaires à la station debout et à la marche.

«Le pied de l'Homo naledi est beaucoup plus évolué que les autres parties de son corps, ses épaules, son crâne ou son bassin», note William Harcourd-Smith.

Les particularités de ses pieds, additionnées à ses longs doigts et ses épaules proches de celles du singe, dépeignent une créature qui était sans aucun doute bipède mais aussi bonne grimpeuse.

«Cette espèce va changer notre manière de penser l'évolution humaine», conclut William Harcourd-Smith.

Tous les écoliers ont en tête la traditionnelle frise de l'évolution, représentant un singe se redressant petit à petit pour devenir un homme. Mais, pour M. Harcourt-Smith, contrairement à ce que laisse penser cette frise, «ça n'a pas été une route droite pour arriver jusqu'à la marche telle que nous la pratiquons aujourd'hui».

Photo AFP