La forme des plaques osseuses que portaient sur le dos les stégosaures, de grands dinosaures herbivores qui vivaient en Amérique du nord il y a 150 millions d'années, distinguait les mâles des femelles, ont déterminé des paléontologues britanniques.

Certains de ces animaux avaient des plaques osseuses jusqu'à 45% plus larges que d'autres chez qui elles étaient plus hautes, expliquent-ils dans leur recherche publiée mercredi dans la revue scientifique américaine Plos One.

Ces chercheurs ont déterminé que les stégosaures dont les plaques osseuses dorsales, sur deux rangées, étaient différentes, n'appartenaient pas à des espèces distinctes ou à des dinosaures de différents âges, mais bien à des mâles et à des femelles de la même espèce.

Le dismorphisme sexuel est fréquent parmi les espèces d'animaux vivants, comme par exemple entre le lion et la lionne, les cerfs et les biches.

Mais ces caractéristiques morphologiques distinctes entre les deux sexes sont particulièrement difficiles à déterminer avec certitude chez des espèces éteintes car ces différences peuvent avoir plusieurs explications, relève Michael Benton, professeur de Paléobiologie à l'Université de Bristol en Grande-Bretagne, le principal auteur.

Concernant les stégosaures mis au jour dans le Montana, tout indique que leur seule différence morphologique est la forme de leurs plaques osseuses sur le dos.

Ces chercheurs ont aussi déterminé à l'aide d'un scanner et d'un microscope que les deux formes de ces plaques ne résultaient pas d'une croissance chez des dinosaures de différents âges. Chez tous ces animaux ces excroissances osseuses avaient cessé de grandir.

Après avoir écarté les autres hypothèses possibles, ces scientifiques ont conclu que la meilleure explication pour la variation entre les plaques est qu'elle marquait la différence entre mâles et femelles.

«Les plaques osseuses les plus larges proviennent probablement des mâles qui typiquement dans nombre d'espèces ont des attributs plus voyants pour séduire, tandis que les plaques moins larges et plus hautes appartenaient aux femelles, qui ont peut-être servi pour dissuader des prédateurs», suppute Evan Saitta, de l'Université de Bristol, qui a fait cette découverte en faisant des fouilles alors qu'il était étudiant.

Selon ces chercheurs, le dismorphisme sexuel devait aussi exister chez d'autres dinosaures.

Le stégosaure mesurait environ 8,5 mètres de long, 4 mètres de haut et pesait jusqu'à trois tonnes.

Les fossiles ont été surtout retrouvés aux États-Unis dans le Wyoming, l'Utah et le Colorado.

Photo: Reuters