Une équipe internationale de chercheurs a séquencé les génomes de deux variétés d'algues vertes microscopiques mettant en évidence les gènes qui leurs permettent de capturer le gaz carbonique (CO2) et de maintenir l'équilibre chimique des océans, selon une étude parue jeudi.

Une équipe internationale de chercheurs a séquencé les génomes de deux variétés d'algues vertes microscopiques mettant en évidence les gènes qui leurs permettent de capturer le gaz carbonique (CO2) et de maintenir l'équilibre chimique des océans, selon une étude parue jeudi.

Ces algues mesurant moins d'un micron de diamètre soit un cinquantième de l'épaisseur d'un cheveu, sont les algues marines les plus répandues dans les océans autour du globe, des tropiques aux pôles.

Elles emmagasinent le CO2, la lumière du soleil, l'eau et des nutriments et produisent des glucides et de l'oxygène, expliquent ces chercheurs dont les travaux sont publiés dans la revue américaine Science datée du 10 avril.

Leur productivité comme source importante de nutriments marins aussi bien que leur capacité à emprisonner le CO2 et à influencer de ce fait les flux carboniques et à jouer peut-être un rôle dans le changement climatique, font de ces algues une cible parfaite d'étude, soulignent-ils.

L'algue «Micromonas est représentative d'un groupe (...) d'algues vertes dont les génomes ont fait l'objet du plus grand nombre de séquençages», relève Igor Grigoriev, du Joint Genome Institutes, un des principaux auteurs de cette recherche.

«Avec ces quatre derniers génomes séquencés, deux de Micromonas et deux de Ostreococcus, nous pouvons observer des caractéristiques dans l'organisation des génomes aussi bien que la diversité entre les différents organismes dans ce groupe», poursuit-il.

Le séquençage a permis d'identifier quelque 10.000 gènes dans chacun des  quatre génomes qui ensemble contiennent 22 millions de nucléotides, des molécules complexes.

Le code génétique de ces algues contient des informations sur la manière dont la photosynthèse a transformé une planète stérile en la Terre d'aujourd'hui, notent les auteurs de ces travaux.

«Les génomes des Micromonas contiennent des caractéristiques qui paraissent aujourd'hui être communes avec l'algue ancestrale qui a initié l'évolution (...) ayant conduit au développement et à la prolifération des plantes terrestres», note Alexandra Worden de l'Institut de recherche de l'aquarium de la baie de Monterey (MBARI), en Californie (ouest), principal auteur de cette étude.

Cette recherche est complémentaire d'autres études scientifiques cherchant à identifier et à confirmer les acteurs jouant un rôle clé dans la fixation du CO2, principal gaz à effet de serre.

«En comprenant quels gènes les différentes espèces d'algues utilisent selon l'environnement dans lequel elles évoluent nous pouvons déterminer quels facteurs font qu'un groupe d'algue s'adapte mieux qu'un autre», explique Alexandra Worden.

«Nous pourrons peut-être alors élaborer des modèles informatiques pouvant prédire un ensemble de scénarios possibles dans le futur qui résulteront du changement climatique actuel», poursuit-elle.

La Micromonas pourrait bien être un baromètre des conditions des océans, aidant à déterminer les mesures à prendre pour lutter contre le réchauffement climatique, jugent les auteurs de l'étude.

De telles mesures sont urgentes étant donné l'accélération des émissions de de CO2 dans l'atmosphère, ajoutent-ils.