La sonde Cassini de la Nasa va retraverser au plus près mercredi un geyser de glace d'une lune de Saturne, dans l'espoir d'en savoir plus sur les activités de l'océan sous la surface gelée, notamment s'il réunit des conditions permettant à la vie d'exister.

La sonde devait traverser le geyser de particules de glace au plus près, soit à 49 km de la surface, vers 11 h 22, heure avancée de l'Est.

Les scientifiques espèrent ainsi pouvoir collecter de précieuses données qui pourront les éclairer sur les activités de l'océan, dont notamment l'hydrothermalisme, une source de chaleur essentielle pour l'éclosion de la vie.

Le premier objectif scientifique de ce survol est de collecter de nouvelles informations «sur l'habitabilité de l'océan d'Enceladus» soit, en d'autres termes, les conditions permettant à la vie d'exister, comme la confirmation de présence de molécules d'hydrogène, a expliqué lors d'une conférence de presse Linda Spilker, responsable scientifique de la mission au Jet Propulsion Laboratory de la Nasa.

«La quantité de molécules d'hydrogène nous informera sur le degré d'activité hydrothermale et donc d'énergie, un élément clé pour l'habitabilité, au fond de cet océan».

Des scientifiques avaient déjà découvert, au terme de quatre années d'analyses de données de microscopiques poussières de roche près de Saturne, l'existence d'une activité hydrothermale au sein d'Enceladus. Leur étude avait été publiée en mars dans la revue britannique Nature.

Un autre objectif de ce nouveau survol est de comprendre la composition chimique de ce geyser en détectant de nouvelles particules organiques.

Les instruments de Cassini avaient déjà, lors d'un précédent passage plus haut dans ce geyser, observé des composants organiques comme du méthane. Mais, a précisé Linda Spilker, Cassini peut seulement déceler les conditions permettant à la vie d'exister, pas les signes de vie eux-mêmes comme l'ADN ou des molécules complexes.

«Nouvelle ère d'exploration des océans»

Pour Curt Niebur, un autre responsable de la mission Cassini, «ce prochain survol pourrait fournir un éclairage important sur l'habitabilité de cet océan».

«C'est un très grand pas dans cette nouvelle ère d'exploration des mondes océaniques», a-t-il dit. Ces derniers «offrent de grands potentiels sous leur surface de glace pour que la vie y existe» ailleurs que sur la Terre dans le système solaire.

«Un jour, nous pourrions peut-être y vivre nous-mêmes», a-t-il ajouté.

Les chercheurs ne s'attendent pas à recevoir les images et autres données collectées durant ce survol avant, au plus tôt, jeudi soir «et plus probablement à partir de vendredi et ce week-end».

Il faudra probablement des mois avant que les scientifiques de la mission ne présentent leurs résultats détaillés, souligne la Nasa.

Cassini a été en 2004 la première sonde à entrer dans l'orbite de Saturne, ce qui lui a permis d'étudier les anneaux de la planète géante.

À l'époque, cette mission dénommée Cassini-Huygens était un projet commun de la Nasa, de l'Agence spatiale européenne (ESA) et de l'agence spatiale italienne ASI.

Après le survol de mercredi, Cassini effectuera un dernier passage rapproché d'Enceladus le 19 décembre, à près de 5000 kilomètres d'altitude, pour examiner la quantité de chaleur qui se dégage de l'intérieur.

Cassini a survolé Enceladus au plus près de sa surface, à 25 kilomètres, en octobre 2008, selon la Nasa.