Un vaisseau russe Soyouz lancé dans la nuit avec trois astronautes russes et américain a raté mercredi son arrimage à la Station spatiale internationale (ISS) en raison d'un problème technique.

L'arrimage du vaisseau, qui était prévu à 22h04 mardi, est désormais reporté à la nuit de jeudi à vendredi (18H58 à Montréal) selon une procédure d'approche plus longue, selon l'agence spatiale russe Roskosmos.

Le vaisseau «TMA-12M» a décollé à 21H17 GMT mardi de la base de Baïkonour au Kazakhstan, mais son arrimage a été reporté à cause de «complications apparues dans le fonctionnement du système d'orientation du vaisseau», selon Roskosmos.

«Les contrôleurs de vol à Moscou analysent les données pour déterminer la raison pour laquelle la mise à feu du troisième propulseur n'a pas eu lieu», a indiqué la Nasa sur son site.

«Les premières informations indiquent que le problème pourrait être que le vaisseau n'était pas dans la bonne position ou orientation», ajoute la Nasa.

Roskosmos a ensuite indiqué avoir fait effectuer au vaisseau les manoeuvres nécessaires pour le placer sur une nouvelle trajectoire.

«Cela a permis de configurer une nouvelle trajectoire de son approche en deux jours de l'ISS», a annoncé un porte-parole de l'agence spatiale russe.

La «troisième et dernière manoeuvre, qui amènera le vaisseau à l'altitude de l'ISS» aura lieu jeudi, a-t-il précisé.

La Nasa rassurante

L'agence spatiale américaine dédramatise cependant l'incident en soulignant que la procédure d'approche courte des vaisseaux russes Soyouz, en six heures, est une nouvelle procédure adoptée en mars 2013 en lieu et place de la procédure habituelle, qui prend deux jours.

C'est cette procédure plus longue, qui impose 34 tours de la Terre en orbite à l'équipage, qui est désormais requise.

«Cela ne ressemble pas à un problème sérieux», a assuré Rob Navias, porte-parole de l'agence spatiale américaine NASA, ajoutant qu'il n'y avait «aucun danger pour l'équipage».

Bien que les lanceurs et vaisseaux Soyouz soient considérés comme les plus sûrs au monde, le secteur spatial russe a connu ces dernières années une série de défaillances.

En septembre 2013, trois spationautes étaient rentrés sur Terre «à l'aveuglette», les instruments dans leur capsule ayant cessé de fonctionner. En avril 2013, l'antenne du système d'approche automatique d'un vaisseau cargo russe avait fait craindre des problèmes à son arrimage à l'ISS, finalement survenu sans encombres.

En août 2011, un vaisseau de ravitaillement Progress à destination de l'ISS s'était écrasé en Sibérie après la défaillance de son lanceur Soyouz.

Après l'explosion en juillet d'un autre lanceur, une fusée Proton, à son décollage, échec cuisant pour ce secteur stratégique pour la Russie, le Premier ministre russe Dmitri Medvedev avait limogé en octobre le directeur de Roskosmos, Vladimir Popovkine, remplacé par Oleg Ostapenko, alors vice-ministre de la Défense.

Un équipage russo-américain

Seule agence spatiale capable avec ses lanceurs et vaisseaux Soyouz de rejoindre l'ISS, l'agence spatiale russe Roskosmos facture à la Nasa plus de 70 millions de dollars par astronaute acheminé.

Bien que la crise en Ukraine complique les relations russo-américaines, les deux pays sont condamnés à s'entendre, leurs deux agences spatiales ayant tissé de forts liens d'interdépendance, et une grande majorité des équipages des vaisseaux Soyouz sont composés de cosmonautes russes et d'astronautes américains, comme celui de la capsule «TMA-12M».

Âgé de 47 ans, le cosmonaute Aleksandr Skvortsov, avec deux vols à son actif, est le commandant de cette mission, tandis que son compatriote Oleg Artemiev, 43 ans, effectue à cette occasion son premier vol dans l'espace. En 2009, il avait participé au programme de simulation spatiale «Mars 500».

Leur équipier, l'astronaute américain Steven Swanson, 53 ans, a lui aussi déjà effectué deux vols dans l'espace, dont l'un marqué par quatre sorties dans l'espace, mais le plus long de ces vols a duré 13 jours et vingt heures.