Une équipe venue des quatre coins de l'Europe a réalisé en six mois à Marseille (sud-est) un prototype de coronographe, appareil servant à scruter la couronne solaire, qui sera constitué de deux satellites volant en formation rapprochée, a-t-on appris auprès du Laboratoire d'astrophysique de Marseille (LAM).

Ce programme de recherche Startiger (Space Technology Advancements by Resourceful, Targeted and Innovative Groups of Experts and Researchers), a été validé la semaine dernière à Marseille par des représentants de l'Agence spatiale européenne.

L'ESA a collaboré au projet avec le LAM, le Centre spatial de Liège (Belgique), l'Observatoire de Turin (Italie) et l'Université d'Athènes.

Le dispositif utilise le «vol en formation» de deux satellites qui restent toujours alignés vers le Soleil afin de produire en permanence une éclipse totale de soleil révélant la couronne solaire habituellement invisible.

Pour vérifier que les satellites restent toujours bien positionnés, les chercheurs ont inventé un outil utilisant des moyens optiques via des sources lumineuses et l'ombre projetée de l'un des deux satellites, a expliqué à l'AFP Sébastien Vives, responsable du projet Startiger.

Cet outil permet de mesurer les déplacements entre les deux satellites, espacés de 150 mètres, avec une précision de 20 microns soit l'équivalent d'une pièce de un euro à une distance de 150 km.

Le coronographe géant, qui doit être lancé pour utilisation en 2014, permettra de scruter la couronne solaire «au plus proche du Soleil», a-t-il ajouté.

Ses observations devraient en particulier aider à mieux prévoir les éruptions magnétiques du soleil, qui perturbent le champ magnétique terrestre lorsqu'elles sont dirigées vers la terre - ce qui est rarement le cas - et affectent notamment les télécommunications.

«La méthode de travail sur ce projet était intéressante... on a regroupé en un seul et même lieu à Marseille une dizaine d'ingénieurs venus de partout en Europe pendant six mois et cette petite équipe focalisée a pu être trois ou quatre fois plus rapide que ce qui se fait habituellement», a souligné Sébastien Vives.