Le télescope spatial américain Kepler, lancé en mars 2009 pour trouver des planètes soeurs de la Terre hors de notre système solaire, a découvert ses cinq premières exo-planètes mais toutes sont trop chaudes pour abriter la vie, ont annoncé lundi les responsables de la mission.

«Ces observations permettent de mieux comprendre comment les systèmes planétaires se forment et évoluent à partir des disques de gaz et de poussière cosmique pour donner naissance aux étoiles et à leurs planètes», a indiqué William Borucki du centre de recherche Ames de la NASA, responsable de l'équipe scientifique de Kepler.

«Ces découvertes montrent également que les instruments fonctionnent bien et que Kepler pourra remplir tous ses objectifs», a-t-il ajouté devant la presse à l'occasion de la 215e conférence de l'American Astronomical Society (AAS) qui se tient cette semaine à Washington.

Le principal instrument de Kepler, un photomètre permettant de mesurer les intensités lumineuses, qui est hautement sensible aux exo-planètes de grande comme de petite taille, a découvert des exo-planètes appartenant à la catégorie dite des «Jupiter chaudes» en raison de leur masse élevée et de leurs températures extrêmes.

Ces cinq nouvelles exo-planètes baptisées Kepler 4b, 5b, 6b, 7b et 8b s'ajoutent aux 415 déjà détectées grâce à d'autres télescopes depuis 1995.

La plus petite des ces cinq dernières exo-planètes découvertes est comparable à Neptune et la plus grande est plus grosse que Jupiter. Formée de gaz, Jupiter est la plus grande planète de notre système solaire avec une masse de 317 fois celle de la Terre.

Ces cinq exo-planètes orbitent leurs étoiles respective sur une période variant de 3,3 à 4,9 jours. Cela signifie qu'elles sont proches de leurs astres, ce qui fait que leurs températures varient de 1200 degrés à 1648 degrés Celsius et sont plus élevées que la lave en fusion, excluant toute forme de vie connue.

Elles orbitent toutes des étoiles plus grandes et plus chaudes que notre Soleil.

«Nous nous attendions à ce que Kepler découvre en premier lieu de telles exo-planètes», a noté Jon Morse, directeur de la division d'astrophysique de la NASA.

«Mais ce n'est qu'une question de temps avant que le télescope ne détecte des planètes extra-solaires de plus en plus petites (...) avant de découvrir la première planète soeur de la Terre», a-t-il ajouté.

S'il existe des planètes rocheuses comme la terre en orbite autour d'une étoile à une distance permettant de les rendre habitables, à savoir ni trop chaudes ni trop froides, «nous les trouverons», a relevé de son côté Mario Livio, un astrophysicien du «Space Telescope Science Institute» à Baltimore.

Ces premières découvertes sont fondées sur des données collectées sur une période de six semaines depuis que Kepler a été mis en service le 12 mai 2009.

Outre les cinq exo-planètes, Kepler a découvert des bizarreries cosmiques comme une étoile avec un petit objet en orbite autour d'elle et dont la température est plus élevée que la sienne.

Cet objet est trop chaud pour être une planète mais trop petit et de densité insuffisante pour être une étoile naine telle qu'on les connaît, ont dit ces astronomes perplexes.

Kepler doit scruter pendant trois ans et demi plus de 100 000 étoiles ressemblant à notre Soleil, situées dans les constellations du Cygne et de la Lyre, dans la Voie lactée.

Il sera capable de détecter de très faibles changements lumineux indiquant le passage d'une planète devant son étoile.

Cette intensité lumineuse plus ou moins grande et la fréquence du passage permettent de calculer la taille de la planète, sa masse et sa durée de rotation autour de son astre.