Neil Armstrong

Neil Armstrong

Né en 1930 en Ohio, Armstrong a joint l'armée américaine en 1949 avant de participer à la guerre de Corée comme pilote, en 1951. Il est entré à la NASA en 1962. Il était de l'équipage de Gemini 8 (1966), en orbite autour de la Terre, qui a frôlé la catastrophe lors d'une défectuosité liée à un propulseur. Il a encore une fois échappé à la mort en 1968 lors d'une simulation de vol du module lunaire, en s'éjectant de l'engin à la toute dernière seconde avant son explosion. La légende veut qu'il se soit ensuite dépoussiéré sommairement avant d'aller rédiger son rapport d'accident, comme si de rien n'était.

Son sang-froid l'a mené à être nommé commandant d'Apollo 11. Il a été choisi comme le premier qui marchera sur la lune en mars 1969, notamment (selon le biographe d'Armstrong) parce que les dirigeants de la NASA estimaient que le commandant n'avait pas un trop gros ego.

Le retour sur Terre, lui, allait être plus abrupt. «Soudainement, amis et collègues nous ont regardé et traité différemment qu'ils l'auraient fait quelques mois ou années auparavant, a-t-il raconté dans sa biographie. Je ne l'ai jamais vraiment compris.» Les trois astronautes allaient être baladés autour du monde et accueillis en héros. L'expérience a été mal vécue par l'ancien pilote. Armstrong a quitté la NASA en 1971 pour aller enseigner à l'Université de Cincinnati pendant huit ans, avant de siéger sur différents conseils d'administration.

Il aurait pu faire des millions en donnant des conférences; pourtant, ses apparitions publiques sont rarissimes, autant que ses entrevues à la télé (il n'en aurait donné que deux en 40 ans). Il ne signe plus d'autographes depuis 1994, après s'être rendu compte que ceux-ci étaient l'objet d'enchères. Il a ainsi expliqué sa discrétion: des centaines de milliers de personnes ont participé de près ou de loin au succès d'Apollo 11, pourquoi en tirerait-il plus de gloire? «Je ne le mérite pas», a-t-il déclaré.

Il vit sur sa ferme en Ohio, au nord de Cincinnati, en compagnie de sa seconde femme. Il aura 79 ans en août.

Buzz Aldrin

Tandis que Neil Armstrong a vite fuit les projecteurs après le retour sur Terre d'Apollo 11, Edwin Buzz Aldrin donne toujours des entrevues. Né au New Jersey en 1930, il a servi dans l'armée de l'air durant la guerre de Corée avant de joindre la NASA en 1963. Il a piloté Gemini 12 (1966), et a perfectionné les méthodes de sorties dans l'espace. Il avait 39 ans quand il a posé le pied sur la Lune.

Le «deuxième homme à marcher sur la Lune» dit aujourd'hui ne pas avoir de ressentiment à être, justement, le deuxième. «Je suis un militaire, a-t-il récemment déclaré au Daily Telegraph. Lorsqu'une décision est prise, je la suis.»

Le retour de mission fut difficile. Après Apollo 11, il a sombré dans la dépression et l'alcoolisme, s'est divorcé, s'est remarié, et s'est divorcé une seconde fois. Sobre et re-remarié depuis plus de 20 ans, il est le seul à encore avoir encore une vie publique. Avec parfois quelques désagréments: même s'il a participé à un épisode des Simpsons, il a peu apprécié que le personnage de Buzz Lightyear, dans le film d'animation Toy Story, porte son prénom. Il a même songé à poursuivre Disney, avant de reculer. «Vous ne voulez pas vous disputer avec Disney, l'ami des enfants. Vous ne voulez pas faire face à leurs avocats, vous allez perdre à coup sûr.»

Il vit aujourd'hui en Californie, utilise Twitter et vient de faire paraître une seconde autobiographie.

Michael Collins

Pendant que ses deux collègues faisaient des sauts de kangourou sur la Lune, Michael Collins tournait, seul dans la capsule, en orbite au-dessus d'eux. «Je pense que tu es le seul ici à ne pas voir la scène à la télé», lui dit le capcom, pendant qu'Armstrong et Aldrin installent le drapeau américain. «C'est correct. Ça ne me dérange pas du tout», réplique le pilote. Plus tard, un observateur au centre de contrôle de la mission dira: «Depuis Adam, personne n'a vécu une pareille solitude à celle de Mike Collins durant les 47 minutes où il se trouvait derrière la lune, avec personne à qui parler sauf l'enregistreuse de bord.»

Né en 1930 à Rome, en Italie, Michael Collins a fait carrière dans l'armée de l'air avant de joindre la NASA en 1963. À bord de Gemini 10 (1966), il a établi de nouveaux records d'altitude et fait deux sorties dans l'espace.

Il a quitté la NASA six mois après Apollo 11, pour un poste à la Maison Blanche. Il est ensuite devenu directeur du Musée national de l'espace à Washington avant de poursuivre une carrière dans l'industrie aérospatiale.

Tant publiquement que dans ses biographies, il a toujours affirmé s'être senti un membre à part entière d'Apollo 11, même s'il n'a jamais mis les pieds sur la lune. «Je sais que je serais un menteur ou un fou si je disais que j'avais le meilleur des trois sièges», a-t-il concédé.

Artiste-peintre, certains de ses dessins de la mission peuvent être vu sur le site de la NASA. Il peint toujours des aquarelles et a écrit quatre livres sur l'histoire spatiale. À bientôt 79 ans, il vit avec son épouse en Floride.

Archives AFP

Michael Collins, Neil Armstrong et Buzz Aldrin en 1999.