La consommation de méthamphétamine, une drogue de synthèse appelée aussi crystal meth, par des femmes enceintes peut provoquer des malformations du cerveau chez les enfants, affirme mardi une étude américaine à paraître dans le Journal of Neuroscience.

«Nous savons que l'exposition à l'alcool est toxique pour le foetus et peut conduire à des problèmes de comportement et d'apprentissage», affirme le docteur Elizabeth Sowell, de l'Université de Californie, principale auteur de l'étude. «Dans cette étude, nous montrons que les effets de l'exposition prénatale à la meth ou au mélange de meth et d'alcool sont encore pires», ajoute-t-elle.

L'étude a comparé des images scannées de cerveaux de 61 enfants: 21 ayant été exposés à un usage conjugué de meth et d'alcool pendant la grossesse, 13 ayant été exposés à une forte consommation d'alcool et 27 non-exposés. Les images par résonance magnétique ont montré des différences de taille et de forme des cerveaux des enfants exposés à la drogue durant la grossesse de leur mère.

Comme avec l'alcool, certaines régions du cerveau de ces foetus ayant indirectement subi les effets de la méthamphétamine se sont avérées plus petites que la normale, parfois de façon encore plus nette qu'avec l'alcool seul.

Une des régions du cerveau, le noyau caudé, importante pour l'apprentissage, la mémoire, la motricité et la motivation, est particulièrement affectée par la consommation de méthamphétamine. Encore plus qu'avec l'alcool, on observe une réduction de sa taille.

Certaines régions du cerveau enflent au contraire plus que la normale. Ainsi, les scientifiques ont noté un accroissement anormal du volume du cortex cingulaire, partie du cerveau associée au contrôle de soi et à la résolution de conflits.

Les effets sur le cerveau sont si caractéristiques que les chercheurs ont été capables de déterminer à partir des images seules à quel type de drogue ces enfants avaient été exposés.

Sur les 16 millions d'Américains âgés de plus de 12 ans qui ont été consommateurs de meth, on comptait 19.000 femmes enceintes, selon une étude récente citée par les chercheurs.