Le Vatican va s'interroger sur la théorie controversée du «dessein intelligent» qui prétend démontrer scientifiquement l'intervention divine dans l'évolution des espèces, à l'occasion d'un colloque qu'il organise en mars pour le bicentenaire de Darwin.

Ce colloque réunira du 3 au 7 mars à Rome des scientifiques et des théologiens sur une «approche critique» de l'héritage de Charles Darwin, ont expliqué ses organisateurs lors d'une conférence de presse mardi.

Le «ministre de la culture» du Vatican Mgr Gianfranco Ravasi a estimé que «l'exigence du dialogue entre science et foi est de plus en plus importante, car aucune des deux n'est en mesure d'épuiser la complexité du mystère de l'homme».

Mgr Ravasi a cependant refusé de s'exprimer sur la théorie du «dessein intelligent» («intelligent design» en anglais), en vogue dans certains milieux chrétiens car elle a le mérite de ne pas rejeter les découvertes scientifiques sur l'évolution naturelle comme le fait le créationnisme.

Il a laissé s'exprimer le théologien italien Giuseppe Tanzella-Nitti qui, parlant «en son nom personnel», a critiqué «cette théorie qui cherche à déduire de l'observation empirique l'existence d'une puissance créatrice qui guiderait l'évolution».

«Il y a confusion entre deux plans», scientifique et religieux, a relevé le théologien.

Pour l'Église catholique, «l'évolution est au fond la façon par laquelle Dieu crée», mais on ne peut extrapoler cette conviction de l'observation purement empirique, «de même qu'on ne peut extrapoler un plan divin de la chute d'un pot de fleur sur la tête d'un passant», a-t-il expliqué.

L'Église est convaincue qu'«aucun des mécanismes de l'évolution ne s'oppose à l'affirmation que Dieu a voulu et créé l'homme» et que celui-ci est «le couronnement de la création», a-t-il cependant souligné.

Le colloque est organisé par l'université pontificale grégorienne alors que la communauté scientifique mondiale célèbre cette année les 200 ans de l'anniversaire de Darwin, fondateur de la biologie moderne.