L'armée israélienne a indiqué avoir arrêté mardi trois Palestiniens entrés en Israël de la bande de Gaza avec des grenades et des couteaux, dans un contexte volatil autour de l'enclave.

Israël et les Territoires palestiniens, en particulier la bande de Gaza sous blocus israélien et égyptien, vont dans les prochaines semaines au-devant d'évènements qui font redouter une flambée de violences, à commencer par la «Journée de la terre» vendredi.

Les Gazaouis sont appelés à cette occasion à marcher en masse en direction de la barrière israélienne qui ferme hermétiquement les frontières avec le territoire palestinien.

Une série d'incidents récents, comme des tirs en provenance de la bande de Gaza et l'explosion d'engins piégés provoquant la riposte israélienne ont fait monter la tension le long de la barrière.

Les soldats israéliens ont arrêté mardi trois Palestiniens qui avaient cisaillé la barrière, métallique à cet endroit, a rapporté l'armée. La police israélienne a publié des photos de trois grenades quadrillées et de deux couteaux dont ils étaient en possession.

Ils ont été arrêtés à 200 mètres d'une base israélienne, a dit une responsable de l'armée.

«Nous ignorons qui les a envoyés et quel était leur objectif», a-t-elle dit à l'AFP.

C'est la deuxième incursion en quelques jours. Samedi, quatre Palestiniens s'étaient infiltrés et avaient tenté d'incendier un engin employé dans la construction d'un dispositif souterrain censé parer la menace des tunnels palestiniens. Ils avaient réussi à regagner Gaza. Des appareils israéliens avaient frappé des positions du Hamas en représailles.

Israël soumet la bande de Gaza à un blocus destiné à contenir le mouvement islamiste Hamas qui la dirige. Israël et le Hamas se sont livré trois guerres depuis 2008.

Les forces israéliennes se préparent à un possible accès de fièvre à partir de vendredi. La «Journée de la terre» marque le début d'une période au cours de laquelle les États-Unis devraient inaugurer leur ambassade à Jérusalem, autour du 14 mai.

La reconnaissance par le président Donald Trump de Jérusalem comme la capitale d'Israël et la décision de transférer l'ambassade de Tel-Aviv à Jérusalem ont provoqué la colère des Palestiniens.

Le 15 mai, les Palestiniens commémorent la «Nakba» (la «catastrophe» en arabe) qu'a représentée pour eux la proclamation de l'État d'Israël en 1948.

Le ministre israélien de la Construction Yoav Galant, membre du cabinet de sécurité et ancien commandant de la région militaire sud responsable de la bande de Gaza, a envisagé devant la presse le danger que «la température monte».

Si les Palestiniens «se conduisent de manière pacifique à l'intérieur de Gaza, c'est leur affaire. Mais si nous les voyons tenter de franchir la frontière, nous n'attendrons pas qu'ils aient commencé à détruire la barrière pour réagir», a-t-il dit.