La Jordanie a arrêté 700 islamistes depuis une attaque meurtrière menée par le groupe État islamique (EI) en décembre, a affirmé jeudi un avocat chargé de la défense de groupes islamistes, assurant que certains avaient été «torturés».

Lors d'une conférence de presse à Amman, Moussa Abdullat a assuré qu'aucun des détenus n'appartenaient à l'EI, suggérant qu'ils étaient détenus par «précaution» avant un sommet arabe prévu le 29 mars à Amman.

«Depuis le début de l'année et après l'attaque de Karak (...), un total de 700 personnes de différents groupes islamistes ont été arrêtées», a déclaré M. Abdullat, en référence à une attaque revendiquée par l'EI qui avait fait dix morts le 19 décembre dans cette ville touristique.

Selon lui, la plupart d'entre eux sont des salafistes sunnites.

Les autorités jordaniennes n'étaient pas joignables dans l'immédiat pour réagir à ces déclarations.

D'après M. Abdullat, «les avocats ont été empêchés de rencontrer les détenus» et certains prisonniers ont été privés des visites de leurs familles. «Nous avons reçu de nombreuses plaintes de familles de détenus qui affirment que ces derniers ont été torturés par les services de sécurité».

Certains prisonniers auraient été battus et eu des os et des dents cassés, a-t-il rapporté.

La Jordanie a indiqué avoir arrêté un homme soupçonné d'avoir financé l'attentat de Karak, où sept policiers et deux civils jordaniens ainsi qu'une touriste canadienne ont péri. Cette ville abrite l'un des plus grands châteaux croisés de la région.

Mais M. Abdullat a déclaré qu'aucun des détenus n'avait de lien avec l'EI, Al-Qaïda ou d'autres groupes qui combattent en Syrie voisine.

«Ils sont membres de diverses factions islamistes» basées en Jordanie, a-t-il assuré, sans donner plus de détails.

La Jordanie est membre de la coalition internationale sous commandement américain qui mènent des frappes aériennes contre l'EI en Syrie et en Irak.

Le royaume a été frappé par quatre attaques en 2016. Des milliers de Jordaniens sont soupçonnés d'être des partisans de l'EI et d'Al-Qaïda.