La soeur du blogueur emprisonné Raïf Badawi a indiqué avoir été interrogée mercredi par la police saoudienne sur ses activités liées à la défense des droits de l'Homme, et laissée en liberté.

«L'interrogatoire d'aujourd'hui a porté sur mes activités relatives aux droits de l'Homme et celles concernant la défense des femmes, dont une campagne contre le système» de gardien mâle, a indiqué Samar Badawi sur Twitter.

Cette militante avait déjà été soumise à un interrogatoire sur ses activités l'année dernière.

Sous le système de gardien mâle, la femme saoudienne ne peut étudier, travailler ou voyager à l'étranger sans la permission d'un membre masculin de sa famille, comme l'époux, le père ou le frère.

L'Arabie saoudite impose des restrictions sans égales aux femmes qui ne sont même pas autorisées à conduire.

Mme Badawi est l'ex-femme de Walid Abou al-Khair, qui est l'avocat de son frère et qui purge lui-même une peine de prison de 15 ans.

Selon des défenseurs des droits de l'Homme, les enquêteurs avaient interrogé Mme Badawi l'année dernière si elle animait ou non le compte Twitter de M. Khair.

Dans un autre Tweet posté mercredi, Mme Badawi a dit remercier «ceux qui la soutiennent», sans dire si l'interrogatoire qui a eu lieu à Jeddah allait continuer ou non.

Raïf Badawi a été arrêté en 2012. Il avait été condamné à dix ans de prison et 1000 coups de fouet pour insulte à l'islam, une sentence qui avait provoqué l'indignation dans le monde.

Il n'a reçu jusqu'ici que 50 coups qui ont été administrés en janvier 2015.

Son épouse vit à Sherbrooke avec leurs trois enfants.