Le gouvernement Trudeau entend déployer un plus grand nombre de soldats canadiens dans le nord de l'Irak afin d'intensifier les efforts de formation des troupes locales pour contrer le groupe armé État islamique, responsable des attentats terroristes de Paris.

Le premier ministre Justin Trudeau a indiqué mardi durant un point de presse à bord de l'Airbus des Forces armées canadiennes qui le transportait à Manille, où il doit participer au sommet de l'APEC à compter de mercredi, que les 69 soldats canadiens qui sont actuellement sur le terrain afin de former les troupes kurdes ne sont pas suffisants.

Il a précisé que le ministre de la Défense Harrit Sajjan planche présentement sur un plan qui permettra d'augmenter l'apport du Canada dans cet aspect de la lutte contre le terrorisme.

« Nous voulons faire plus de formation. Ça va exiger plus que 69 soldats. Le nombre exact, nous sommes encore en train de l'évaluer. Mais j'ai réassuré nos alliés que nous allons en faire plus», a dit M. Trudeau, précisant qu'une annonce sera faite prochainement.

«Il ne fait pas de doute que cela ne sera pas un déploiement de courte durée », ajouté le premier ministre.

La contribution canadienne dans la lutte contre le terrorisme sera d'ailleurs abordée durant la toute première rencontre bilatérale qu'aura M. Trudeau avec le président des États-Unis Barack Obama jeudi. « J'ai bien hâte d'entendre sa perspective. J'ai bien hâte surtout de le rassurer que le Canada continue de demeurer ferme dans son engagement au sein de la coalition et que nous allons continuer de faire plus que notre part, dans la formation plutôt que les frappes aériennes », a-t-il dit.

Durant le sommet du G20 à Antalya, en Turquie, M. Trudeau a réitéré sa ferme intention de rapatrier au pays les six avions de chasse CF18 qui participent aux frappes aériennes de la communauté internationale contre des cibles de l'EI en Irak et en Syrie depuis 14 mois. Il a indiqué à ses homologues du G20 que le rapatriement des CF18 se fera « de manière responsable ».

En plus de participer aux frappes aériennes de la coalition menée par les États-Unis, l'ancien gouvernement conservateur de Stephen Harper a déployé 69 soldats dans le nord de l'Irak pour conseiller les troupes locales sur les mesures requises pour contrer la menace que représente l'EI dans la région.

Par ailleurs, M. Trudeau a rejeté l'appel du premier ministre de la Saskatchewan, Brad Wall, de repousser l'échéancier du 1er janvier que s'est fixé le gouvernement libéral pour accueillir 25 000 réfugiés syriens. D'autres voix, notamment celle du premier ministre du Québec, Philippe Couillard, de même que celles des maires de Montréal, Toronto et Québec, se sont fait entendre pour qu'Ottawa s'accorde un peu plus de temps pour assurer l'accueil de ces milliers de réfugiés.

«Nous allons respecter nos engagements électoraux. Notre engagement est d'accueillir 25 000 réfugiés d'ici le 1er janvier en toute sécurité. Nous allons faire tous les efforts pour y arriver », a-t-il dit.

M. Trudeau a aussi tenu à préciser que le gouvernement canadien prendra les moyens qui s'imposent pour éviter que des individus indésirables se faufilent dans ce mouvement migratoire vers le Canada.

«Nous avons toujours dit, dès le début, que la sécurité allait être au coeur de tout ce que nous faisons. Nous allons procéder de façon à s'assurer que les Canadiens et le Canada soient protégés dans ce processus. Ce n'est pas à cause de ce qui s'est passé à Paris et de cette tragédie que tout à coup nous nous préoccupons de la sécurité », a-t-il insisté.

Devant les journalistes, M. Trudeau s'est dit satisfait de sa participation à un premier sommet international en tant que premier ministre.

« Ç'a été une première expérience positive pour moi au sommet du G20 », a-t-il dit d'entrée de jeu.

« J'ai sollicité des conseils à certains de mes homologues. D'autres m'en ont donné spontanément. (...) C'était une bonne occasion d'établir des relations qui, je l'espère, vont se poursuivre sur une note positive au cours des prochaines années. »