Le chef du mouvement chiite libanais Hezbollah a promis mardi soir une opération pour chasser les activistes rebelles d'une région à la frontière avec la Syrie, sans dire lorsqu'elle aurait lieu.

Dans un discours télévisé, Hassan Nasrallah a affirmé que des forces rebelles postées dans le Qalamoun, une région à la frontière, représentaient une menace inacceptable pour la sécurité du Liban.

«Ce problème nécessite une solution radicale. Nous parlons ici d'une réelle agression», a-t-il indiqué.

«L'État (libanais) n'est pas en mesure de régler ce problème (...) donc on fera le nécessaire», a-t-il ajouté.

La région de Qalamoun, située de part et d'autre de la frontière syro-libanaise, était un bastion des combattants hostiles au régime de Bachar al-Assad jusqu'à une opération d'envergure en 2014 soutenue par le Hezbollah, allié de Damas.

Si la majorité de la région a été reprise par le régime, des rebelles et des djihadistes se sont retranchés dans la zone montagneuse à la frontière, qui est poreuse.

L'an dernier, des djihadistes venus de Syrie s'étaient emparés brièvement de la ville frontalière d'Arsal, prenant en otage des dizaines de membres des forces libanaises de sécurité.

Depuis, quatre ont été exécutés et 25 autres policiers et soldats sont toujours aux mains des djihadistes du Front al-Nosra, la branche d'Al-Qaïda en Syrie, et du groupe État islamique (EI).

Le Front al-Nosra et des groupes rebelles islamistes alliés ont attaqué lundi des positions tenues par les forces du régime et le Hezbollah du côté syrien de la frontière, a affirmé l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

«Il s'agit d'une attaque préventive (...) contre le Hezbollah qui lui se prépare à une offensive contre les insurgés dans le Qalamoun dans les prochains jours», a encore indiqué l'ONG.

Mais cheikh Nasrallah n'a pas dit quand cette attaque aurait lieu.

«Il y a des préparations (...) mais nous n'avons rien annoncé d'officiel (...) Et même quand nous lancerons l'opération, nous ne ferons pas de communication», a-t-il ajouté. «L'opération parlera d'elle même».

Le Hezbollah a été un appui crucial pour le président Bachar al-Assad en Syrie face aux rebelles armés qui combattent son régime depuis quatre ans mais l'implication du mouvement chiite libanais auprès de Damas a accru les tensions confessionnelles au Liban, qui accueille 1,1 million de réfugiés syriens.

Les chiites du Liban sont largement en faveur du régime syrien alors que les sunnites appuient la rébellion.

Plus tôt mardi, l'ancien premier ministre libanais Saad Hariri, leader du camp anti-Hezbollah, a prévenu qu'une opération dans le Qalamoun pourrait menacer la sécurité du pays et la vie des otages retenus par des groupes djihadistes en Syrie.