Vingt-deux policiers afghans ont été tués lundi dans une embuscade des talibans dans la province de Sar-e-Pul (nord de l'Afghanistan), ont indiqué à l'AFP des responsables locaux, qui font état de 23 morts chez les rebelles islamistes.

«Ils sont tombés dans une embuscade sur le chemin entre les secteurs de Laghman et Alaf Safid. Vingt-deux policiers ont été tués, huit ont été blessés et sept ont été fait prisonniers», a dit à l'AFP le gouverneur de la province Abdul Jabar Haqbin.

Les policiers tués dans l'embuscade faisaient partie d'un renfort envoyé pour aider leurs collègues en difficulté.

L'attaque a eu lieu vers 13 h locales (4 h 30, heure de l'Est) lorsqu'un groupe de talibans en surnombre a attaqué les policiers. Environ 10 véhicules de police ont été incendiés au cours de l'incident, a dit le gouverneur.

«Ils ont appelé les forces étrangères (ISAF) pour demander un soutien aérien, mais il est arrivé très tard», a-t-il ajouté. Selon lui, 23 talibans ont également été tués au cours d'un échange de tirs qui s'est déroulé sur plusieurs heures.

Kazim Kenhan, un porte-parole de la police de la province a confirmé l'embuscade.

Les représentants des talibans n'étaient pas joignables immédiatement pour commenter l'affrontement, mais l'embuscade fait partie de leur mode opératoire.

La saison des combats, qui touche à sa fin en Afghanistan avec l'arrivée de l'automne, a été particulièrement meurtrière cette année avec de violents combats notamment dans les provinces de Helmand (sud), Kunduz (nord) ou encore dans le Logar, tout près de Kaboul.

Ce nouvel incident intervient à quelques semaines seulement du retrait du gros des forces de l'OTAN en Afghanistan (ISAF) qui aura lieu en décembre.

En 2015, à la suite de la signature d'un accord de sécurité entre l'Afghanistan d'une part et les États-Unis et l'OTAN d'autre part, quelque 12 500 soldats étrangers devraient rester sur place.

Mais la hantise des autorités afghanes reste le manque de couverture aérienne, une fois le contingent de l'OTAN réduit, pour protéger les forces gouvernementales de ce type d'attaque.

Tôt lundi matin, les talibans ont revendiqué un attentat suicide à Kaboul qui a frappé un convoi de l'Isaf, sans faire de morts parmi les membres de la coalition qui circulaient à bord de véhicules blindés. En revanche, l'attentat a tué un civil afghan.

Cet attentat est le dernier d'une série d'attaques conduites dans la capitale afghane par les talibans, et qui ont fait plus de 15 morts parmi les forces de sécurités afghanes depuis l'investiture du nouveau président Ashraf Ghani le 29 septembre.

Les talibans s'opposent au maintien de troupes étrangères et dénoncent un nouveau gouvernement à la solde de Washington.

Il reste environ 40 000 soldats de l'OTAN en Afghanistan. Ce nombre avait atteint les 150.000 en 2011, au plus fort de l'engagement international.