Des affiches géantes anti-américaines, mettant en doute la sincérité des États-Unis dans les négociations nucléaires avec l'Iran, ont été retirés des panneaux publicitaires de Téhéran, a rapporté dimanche l'agence Fars.

Des photographes de l'AFP ont cependant constaté qu'un certain nombre étaient toujours présents dans la capitale.

Une de ces affiches montrait deux négociateurs iranien et américain assis face à face à une table. L'Américain porte en haut une veste et une cravate, mais en bas un pantalon et des bottes militaires, signe de son double langage. Sur un autre, on peut voir une main iranienne tendue en signe de paix qui fait face aux griffes d'un aigle, symbole des États-Unis.

En septembre, en marge de l'Assemblée générale de l'ONU, le président iranien Hassan Rohani avait parlé au téléphone à son homologue américain Barack Obama, un contact sans précédent à ce niveau entre les deux pays depuis la révolution islamique de 1979.

Ce geste avait été critiqué par certains responsables conservateurs iraniens mais aussi par le guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, qui avait qualifié certaines des actions de M. Rohani à New York de «non appropriées».

Outre cet entretien téléphonique, les chefs de la diplomatie des deux pays s'étaient également rencontrés à New York.

Le retrait des affiches intervient à une semaine du 34ème anniversaire de la prise de l'ambassade américaine, le 4 novembre prochain, qui avait été suivie peu après par la suspension des relations diplomatiques entre les deux pays.

Des groupes conservateurs ont annoncé que cette manifestation annuelle allait être plus importante que les années précédentes, en réaction aux gestes de rapprochement envers l'Occident lancés par le  président modéré Rohani depuis son élection en juin.

«Ces affiches avaient été installées sans notre accord», a déclaré Hadi Ayyazi, porte-parole du maire de Téhéran.

Mohammad Hassani, le directeur de la société culturelle et médiatique Ooj, à l'origine de ces affiches, a assuré que «ces publicités ne signifient pas une quelconque hostilité» envers les négociations avec les Américains, mais un manque de confiance de l'Iran envers eux.

Ces dernières semaines, un débat a été lancé sur le bien fondé de continuer à lancer le slogan «mort à l'Amérique» lors des cérémonies officielles.

Mais les conservateurs se sont opposés à toute suppression de ce slogan en soulignant que l'Iran ne pouvait pas faire confiance aux États-Unis.

L'Iran et les pays du groupe 5+1 (États-Unis, France, Royaume-Uni, Russie, Chine et Allemagne) ont repris les négociations nucléaires à la mi-octobre. Les 5+1 soupçonnent Téhéran de vouloir se doter de l'arme atomique sous couvert de programme nucléaire civil.