Des milliers de Palestiniens, dont des représentants du Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza, et de nombreux responsables du Fatah rival, ont accueilli triomphalement mardi le retour du chanteur Mohammad Assaf, vainqueur de la version arabe de l'émission de télé-réalité américaine American Idol, Arab Idol.

Le cortège transportant le lauréat, entré dans la bande de Gaza vers 16 h (9 h à Montréal) par le terminal de Rafah, à la frontière avec l'Égypte, s'est difficilement frayé un chemin, avec l'aide de la police, parmi la foule qui l'attendait depuis des heures.

Les participants, dont beaucoup portaient des keffiehs, le foulard traditionnel rendu célèbre par le défunt président Yasser Arafat, brandissaient des drapeaux palestiniens ainsi que des étendards du Fatah, mouvement fondé par le dirigeant historique, et du Liban, où se déroulait l'émission remportée samedi par le jeune chanteur de Gaza.

«Nous réservons un accueil officiel à Mohammad Assaf, en tant que citoyen palestinien qui a réalisé une performance exceptionnelle», a déclaré à l'AFP le directeur du ministère de la Culture du gouvernement du Hamas, Fikri Jaouda.

«La société palestinienne est diverse, nous avons eu des objections au programme lui-même, mais la prestation de Mohammad Assaf était exceptionnelle et magnifique», a ajouté le responsable du Hamas.

«Nous espérons qu'il utilisera ce don que Dieu lui a donné, le don de la voix, au service de la cause palestinienne», a-t-il indiqué.

Doté d'une voix exceptionnelle, le jeune homme de 23 ans, habitant à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, né à Misrata en Libye, a une nouvelle fois fait fondre le jury et l'assistance, lors de sa dernière prestation, conclue par une interprétation d'une célèbre chanson patriotique, Alli al kouffia (Brandis le keffieh), associée au Fatah.

L'annonce de sa victoire a déclenché des scènes de liesse en Cisjordanie gouvernée par le Fatah du président Mahmoud Abbas comme dans la bande de Gaza.

Selon des sources proches du chanteur, il a subi des pressions de la part du gouvernement du Hamas lorsqu'il se produisait dans des fêtes organisées par le Fatah.