Une page Facebook dédiée au Guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, a attiré plus de 16600 internautes depuis sa création la semaine dernière, mais les médias iraniens ignoraient mercredi si cette page était officielle.

«Le sentiment commun est que cette page Facebook a été créée par les services de l'ayatollah Khamenei», a expliqué l'agence Mehr, qui n'a pu obtenir ni confirmation ni démenti de ces services.

La page a été créée le 13 décembre afin d'encourager les fidèles à suivre «les actualisations régulières et les informations» de l'ayatollah. Elle comprend des photos, une vidéo et un enregistrement audio des rencontres et des discours du Guide, qui décide de la conduite des affaires de la République islamique depuis 1989.

L'annonce de la création de cette page a été faite via un compte Twitter également dédié au Guide suprême, mais là encore ses services n'ont pas confirmé qu'il en était bien le propriétaire.

L'Iran a limité l'accès à de nombreux sites internet et plateformes de partage étrangères, en particulier YouTube, Facebook et Twitter, accusant les Occidentaux d'utiliser la toile pour mener une «guerre non déclarée» visant à le déstabiliser.

Mais de nombreux internautes contournent l'interdiction en utilisant des programmes de réseaux privés virtuels (VPN) dont la vente est illégale.

La page Facebook est suivie par de fervents partisans comme par de virulents critiques.

«Je sacrifie ma vie pour le Guide», lance un internaute, quand un autre regrette qu'il n'y ait pas de «case "je hais" plutôt que la case "j'aime"». Un troisième, plus sarcastique, demande quel type de VPN a utilisé le Guide pour accéder à Facebook.

Avec plus de 36 millions d'internautes pour 75 millions d'habitants, l'Iran est le pays du Moyen-Orient le plus connecté au réseau internet, qui a joué un grand rôle dans les manifestations populaires ayant secoué le pays après la réélection contestée du président Mahmoud Ahmadinejad en 2009.

Les États-Unis accusent l'Iran de maintenir un «rideau électronique» sur le pays, et ont imposé à Téhéran des sanctions en raison de la censure d'internet.