Cinq insurgés qui préparaient un attentat-suicide à Kaboul ont été tués lors d'échanges de coups de feu jeudi avant l'aube dans la capitale afghane, a indiqué un responsable afghan de la sécurité.

Deux autres rebelles au moins se sont réfugiés dans une maison dans l'est de la ville et les tirs se poursuivaient jeudi matin, a déclaré à l'AFP Lutfullah Mahsal, un porte-parole de la Direction nationale de la sécurité.

Un porte-parole de l'Otan en Afghanistan a confirmé qu'«un fait de cette nature se déroule actuellement à Kaboul», sans donner d'autres informations.

«Un groupe de rebelles munis de gilets remplis d'explosifs, de roquettes et et de mitrailleuses prévoyait de s'emparer d'un immeuble de Shar-i-Naw, à Kaboul», a indiqué Lutfullah Mahsal.

A la suite d'informations passées par les services de renseignements, les forces de sécurité ont fait une descente sur une maison dans le quartier de Pul-e-Charkhi, dans l'est de la capitale, et des tirs ont éclaté, a-t-il ajouté.

«Il y a des échanges de coups de feu incessants depuis les premières heures. Pour le moment, cinq hommes sont morts et deux autres au moins continuent de se battre», a encore dit le porte-parole.

Une camionnette remplie d'explosifs a été trouvée près de la maison, a-t-il précisé.

Le 15 avril dernier, les talibans avaient déclenché six attaques suicide concomitantes dans le pays, dont trois en plein coeur de Kaboul, pour marquer, selon eux, le début de leur traditionnelle «offensive de printemps».

Ils avaient notamment visé le Parlement, un vice-président et des ambassades. Il s'agissait pour la capitale afghane de la plus vaste attaque coordonnée en dix ans de guerre.

En 17 heures de combat, 51 personnes étaient mortes, dont 36 attaquants.

La tentative d'attentat de ce jeudi matin intervient après que l'OTAN a fait état d'une augmentation des attaques d'insurgés, sur fond de violences croissantes dans les zones autour de Kaboul.

Les attaques de rebelles ont augmenté de 11% ces trois derniers mois par rapport à la même période de 2011, selon des statistiques de l'Isaf, la force de l'Otan déployée dans ce pays.

Près de 3000 attaques se sont produites en juin, le mois plus violent depuis près de deux ans, alors que la coalition de l'OTAN a amorcé le retrait de ses 130 000 hommes encore stationnés en Afghanistan au printemps.

Selon l'Isaf, cette augmentation s'explique par un début prématuré de la saison des combat, accéléré par la fin, elle-même prématurée, de la récolte d'opium, une très importante source de revenus pour les insurgés, menés par les talibans.

Mercredi, les corps de sept civils afghans travaillant pour une société occidentale de sécurité et l'Otan ont été retrouvés près de Kaboul, tués par les talibans selon les autorités afghanes, quelques jours après d'autres meurtres similaires dans la même région.