Un militaire américain a été tué lundi soir par un homme portant l'uniforme de l'armée afghane dans la province de Kandahar (sud), a affirmé à l'AFP un responsable américain de la Défense jeudi.

«Un individu portant un uniforme de l'Armée nationale afghane (ANA) a retourné son arme contre des militaires de la coalition hier soir, tuant un militaire», avait auparavant annoncé depuis Kaboul la coalition internationale (Isaf) dans un communiqué, sans préciser la nationalité de la victime.

«C'était un Américain», a précisé un responsable américain de la Défense à Washington.

Après avoir ouvert le feu, le soldat afghan a été abattu par des soldats de la coalition, selon l'ISAF.

Ce nouvel incident porte à 18 le nombre de militaires de la coalition internationale tués par des «tirs fratricides» provenant de membres des forces afghanes depuis le début de l'année, soit près de 20% des pertes de la coalition.

Dix d'entre eux sont Américains, cinq sont Français, deux Britanniques, un Albanais.

La multiplication des «green-on-blue incidents», ou «menaces intérieures» selon la terminologie de l'OTAN, heurte de plein fouet la volonté affichée de travailler main dans la main avec les forces afghanes qui doivent prendre le relais de l'OTAN fin 2014 et que les forces internationales sont chargées de former.

L'ISAF reconnaît que ces meurtres fratricides sapent le moral des troupes. «Bien que ces incidents restent peu nombreux, nous sommes conscients de la gravité des effets qu'ils ont sur le moral», avait affirmé au début du mois un porte-parole de la coalition, le général Carsten Jacobson.

Des mesures ont été prises pour tenter d'endiguer le phénomène comme l'assignation d'un «ange gardien» armé en toutes occasions lorsque des militaires étrangers se trouvent au contact de collègues afghans. Les autorités afghanes se sont quant à elles engagées à mieux contrôler le recrutement et identifier des agents talibans infiltrés.

Le Pentagone a fourni ces dernières semaines des tentatives d'explication variées sur les causes de ces attaques, les décrivant comme des incidents «isolés» bien qu'en augmentation, perpétrés par des Afghans «autoradicalisés» ou des talibans infiltrés.