Une Palestinienne qui refuse de s'alimenter depuis un mois pour protester contre sa détention en Israël sans accusations formelles est en danger de mort, a averti une organisation médicale mardi.

Hana Shalabi a perdu 14 kilos, ses muscles dépérissent et elle souffre atrocement, a déclaré Ran Cohen, de l'organisation Physicians for Human Rights Israel, qui a dépêché un médecin auprès de la gréviste de la faim. Elle ne boit que de l'eau depuis son arrestation, le 16 février.

«Nous sommes inquiets. Son médecin a demandé qu'elle soit transférée dans un hôpital», a dit M. Cohen.

Une porte-parole des prisons israéliennes, Sivan Weizman, a indiqué qu'Hana Shalabi était pour l'instant suivie dans une clinique de la prison où elle est détenue.

La jeune femme âgée de 30 ans, partisane du Jihad islamique, un groupe extrémiste palestinien, est détenue sans accusations formelles en vertu du système israélien de «détentions administratives». Elle devrait être libérée dans trois mois.

Les autorités israéliennes affirment avoir recours aux détentions administratives pour emprisonner des personnes qui posent un risque immédiat pour la sécurité d'Israël, ou quand la présentation de la preuve accumulée contre un suspect pourrait révéler les dessous des réseaux de renseignement israéliens.

Plus de 300 des 6000 Palestiniens présentement détenus en Israël pour des motifs liés à la sécurité sont en détention administrative. Les militants des droits de la personne soulignent que le droit international n'autorise cette pratique que dans des cas exceptionnels et estiment que le gouvernement israélien viole ces restrictions de façon flagrante.

Les autorités pénitentiaires israéliennes affirment que 20 détenus palestiniens ont lancé des grèves de la faim en soutien à Hana Shalabi au cours des deux dernières semaines.

Plus tôt cette année, le Palestinien Khader Adnan a observé une grève de la faim de 66 jours pour protester contre sa détention sans accusations. Il a mis fin à sa grève après avoir conclu un accord avec les autorités israéliennes lui permettant d'être libéré en avril.