Des représentants palestiniens ont affirmé, samedi, que le rejet par Israël de la proposition du plan américain pour la paix au Proche-Orient était une preuve que la divergence des points de vue était trop grande pour la tenue de réelles négociations.

En dépit de ce scepticisme, le président palestinien Mahmoud Abbas n'a pas semblé pressé de faire part de ses intentions quant à la suite des événements. Il a demandé à ses conseillers d'éviter de commenter publiquement le dossier, une stratégie qui pourrait viser à maintenir l'attention médiatique sur le premier ministre israélien Benjamin Nétanyahou -dont les relations avec le président américain Barack Obama semblent s'enliser.

Le chef de la Maison-Blanche avait indiqué, plus tôt cette semaine, que les négociations de paix entre Israël et la Palestine devraient se baser sur le tracé des frontières telles qu'elles étaient en 1967. Cet accord comporterait par ailleurs des échanges de territoires, une formule répondant aux demandes palestiniennes mais rejetée par M. Nétanyahou.

En présentant ainsi sa vision des bases d'un accord de paix, M. Obama s'était mouillé pour la première fois sur cette question, en deux ans à la tête des États-Unis. Il n'a toutefois pas soumis de plan d'action conforme à ses idées, et la réaction des deux parties laisse présager que les chances de redémarrer le processus de paix -sur la glace depuis 2008- sont minces.

MM Obama et Nétanyahou doivent tous deux s'adresser au groupe de lobby pro-israélien AIPAC, dimanche et lundi. Le leader israélien devrait également prononcer un discours devant le Congrès américain, mardi. Un porte-parole de la Maison-Blanche a fait savoir que M. Obama parlerait des liens forts unissant les États-Unis et Israël, mais qu'il ne prononcerait pas de discours politique.

L'effritement des liens entre les deux pays est devenu apparent vendredi, à l'issue d'une rencontre de deux heures entre MM Obama et Nétanyahou. Devant les caméras, le chef de l'État israélien a semblé donner des leçons à son homologue américain, suggérant que les idées du président étaient «irréelles» et qu'une «paix basée sur des illusions» ne tarderait pas à échouer.