Les forces de sécurité semblaient dimanche en fin de journée en passe de venir à bout de l'opération lancée la veille par les talibans à Kandahar, dans le sud de l'Afghanistan, qui a fait quatre morts, tandis que 20 talibans ont été tués.

Les attaques, revendiquées par un porte-parole des talibans, avaient été lancées samedi en milieu de journée par des rebelles armés de fusils et de lance-grenades.

Les insurgés ont pris le contrôle de plusieurs bâtiments et attaqué le bureau du gouverneur de la province de Kandahar, qui se trouvait sur place. Au moins dix explosions se sont produites, dont six attentats suicide et quatre attentats commis avec des véhicules piégés, selon le gouverneur, Tooryalai Wesa.

Au moins deux roquettes ont été tirées sur le bâtiment dans lequel se trouve le bureau du gouverneur, a déclaré à l'AFP Zalmay Ayoubi, porte-parole des autorités de la province.

Les violences ont nettement diminué durant la nuit, mais trois combattants talibans occupaient toujours dimanche matin un immeuble d'où ils tiraient des balles et des roquettes.

L'immeuble se trouve à proximité du bureau des services de renseignement afghans (NDS), un immeuble plusieurs fois pris pour cible par les talibans.

«C'est un immeuble compliqué, c'est pourquoi il nous faut du temps pour en reprendre le contrôle, mais d'ici peu nous l'aurons vidé de l'ennemi», a assuré le chef de la police, le général Abdul Razeq.

Plus tard, Zalmay Ayoubi a annoncé que deux des trois talibans retranchés dans cet immeuble avaient été tués.

Le porte-parole a aussi indiqué que des voitures piégées avaient été découvertes dimanche et détruites par des militaires de la force de l'OTAN en Afghanistan, l'Isaf. «Huit véhicules bourrés d'explosifs ont été découverts aujourd'hui et détruits par les forces étrangères», a-t-il déclaré.

Un homme qui conduisait un véhicule piégé a été abattu par les forces de sécurité afghanes, a ajouté M. Ayoubi.

Des responsables provinciaux ont indiqué dimanche que le nombre des insurgés tués s'élevait à présent à 20 et qu'au moins sept avaient été capturés.

Les attaques des talibans ont fait «quatre morts, deux civils et deux membres du personnel de sécurité», a indiqué Mohammad Hashim, médecin à l'hôpital de Kandahar.

De plus, «nous avons dénombré 46 blessés, 24 sont des personnels de sécurité, le reste des civils», a-t-il ajouté.

Les rues de Kandahar étaient pratiquement désertes dimanche, a constaté un journaliste de l'AFP. Les principales rues étaient coupées à la circulation.

Les talibans disent avoir préparé ces actions de longue date et ne les ont pas liées à la mort d'Oussama Ben Laden, abattu au Pakistan par un commando américain dans la nuit de dimanche à lundi.

Le bureau du président afghan Hamid Karzai a pour sa part vu dans l'opération de Kandahar une «vengeance» des extrémistes après l'élimination du chef d'Al-Qaïda.

Des soldats de la force de l'OTAN ont participé aux côtés des forces de sécurité afghanes aux combats contre les insurgés.

La ville de Kandahar est placée sous l'étroit contrôle des forces de sécurité afghanes, mais surtout des troupes internationales de l'OTAN, qui y disposent de l'une de leurs principales bases aériennes.

Capitale du régime des talibans quand ils étaient au pouvoir de 1996 à 2001, Kandahar est restée depuis un des fiefs des insurgés islamistes. Ces derniers y procèdent régulièrement à des attaques visant les bâtiments publics, la police, l'armée et les forces internationales, qui comptent 130 000 soldats dans tout le pays, américains pour les deux tiers.

Les forces américaines doivent entamer leur retrait du pays à partir de juillet. L'OTAN s'est fixé pour objectif de remettre aux forces afghanes la sécurité de tout le pays à la fin 2014.