Le premier ministre libanais Saad Hariri a affirmé vendredi que «le Liban ne tomberait pas dans la discorde», au lendemain d'un appel du Hezbollah à boycotter le tribunal de l'ONU chargé d'enquêter sur l'assassinat de son père Rafic.

«Le Liban ne tombera pas dans la discorde, le non-dialogue et l'opinion unique», a affirmé Saad Hariri à l'Université américaine de Beyrouth, selon un communiqué de son bureau.

«Le Liban est un lieu de cohabitation égalitaire entre chrétiens et musulmans», a-t-il ajouté.

«Nous sommes responsables de la protection et de la stabilité de ce modèle, vous n'entendrez aucun mot de nous, vous ne verrez aucun pas de nous, qui soit contraire à cela», a poursuivi M. Hariri.

Un peu plus tôt dans la journée, son bloc parlementaire, réuni vendredi, avait «insisté sur son engagement envers le tribunal, qui a fait consensus auprès des Libanais comme une forme de protection du pluralisme politique».

«Le bloc a invité toutes les parties politiques à respecter (les décisions) du dialogue national sur l'enquête entreprise par le bureau du procureur du tribunal international», a-t-il précisé dans un communiqué.

Hassan Nasrallah, chef du puissant parti chiite soutenu par l'Iran et la Syrie, a exhorté jeudi soir les Libanais à boycotter le Tribunal spécial sur le Liban (TSL), affirmant que toute coopération avec les enquêteurs serait une «agression» contre le mouvement chiite.

Le Hezbollah accuse le TSL d'être «politisé» et d'avoir basé son enquête sur de faux témoignages, et s'attend à ce que le tribunal accuse des membres du parti d'implication dans le meurtre.