Les équipes de recherches ont localisé mercredi soir les boîtes noires de l'avion d'Ethiopian Airlines qui s'est abîmé lundi au large des côtes du Liban avec 90 personnes à bord, a annoncé à l'AFP un porte-parole de l'armée.

«Les boîtes ont été localisées à 10 kilomètres à l'ouest de l'aéroport, à 1 300 mètres de profondeur», a indiqué le porte-parole sous couvert de l'anonymat.

«Nous ne les avons pas encore retirées des profondeurs», a-t-il précisé.

Le Boeing 737 d'Ethiopian Airlines s'est abîmé en mer quelques minutes après son décollage, en pleine tempête, de l'aéroport de Beyrouth, à 02H30 locales (00H30 GMT), avec 90 personnes à bord, dont 54 Libanais. Aucun survivant n'a été retrouvé.

Les recherches sont menées par l'armée et la marine libanaises, deux bateaux de la Force des Nations unies au Liban (Finul) ainsi que le navire de guerre américain USS Ramage, qui est équipé de sonars.

Les boîtes noires doivent permettre d'expliquer les circonstances de ce drame et notamment la raison pour laquelle l'appareil a dévié de la trajectoire indiquée par la tour de contrôle.

Mercredi, les responsables libanais ont appelé les médias et le public à ne pas tirer de conclusions hâtives en rejetant la faute sur le pilote.

«À ce stade, nous ne pouvons dire qu'il s'agissait d'une erreur du pilote car nous ne savons pas ce qui s'est passé», a indiqué un responsable du ministère de la Défense sous couvert de l'anonymat.

«C'était un pilote expérimenté, peut-être n'a-t-il pas été en mesure de suivre les instructions à cause de la tempête», a-t-il précisé.

Le ministre des Transports Ghazi Aridi est allé dans le même sens.

«Dire que le pilote a commis une erreur est une pure spéculation. Personne ne sait ce qui s'est passé dans l'avion, c'est aux boîtes noires de le dire», a-t-il dit mercredi à l'AFP.

Le ministre a indiqué que le pilote a «bien commencé à suivre les instructions mais a pris par la suite une autre direction. La tour de contrôle a tenté de le rediriger, à ce moment même, le contact a été perdu».

Différents experts interrogés par l'AFP ont indiqué que le temps orageux pourrait ne pas être la seule cause de la catastrophe, car l'avion a pu avoir un problème de moteur ou d'hydraulique. L'appareil a également pu être déstabilisé en entrant dans un cumulonimbus.

Six Libanais et six Ethiopiens ont été identifiés parmi les quatorze corps repêchés, selon le ministre de la Santé Mohammad Jawad Khalifé. Il a ajouté que les autorités d'Addis Abeba envoyaient des prélèvements d'ADN des familles des passagers éthiopiens pour aider à identifier les victimes.

Trois ressortissants français, dont l'épouse de l'ambassadeur de France à Beyrouth, figurent parmi les passagers disparus, selon les autorités françaises.

Deux enquêteurs du Bureau français d'Enquêtes et d'Analyses (BEA) pour la sécurité de l'aviation civile et trois experts américains du Conseil national de la sécurité des transports (NTSB) participent à l'enquête.