Le parlement afghan ayant retoqué la semaine dernière 70% des ministres qu'il avait choisis pour son nouveau gouvernement, le président Hamid Karzaï a rendu publique samedi une deuxième liste de noms.

Le 2 janvier, le parlement avait refusé sa confiance à 17 des 24 candidats, un sérieux revers pour le président Karzaï, qui espérait pouvoir constituer au plus vite son gouvernement avant la conférence internationale sur l'Afghanistan, prévue le 28 janvier à Londres.

Le deuxième vice-président Karim Khalili a présenté la nouvelle liste comportant 16 noms: 15 qui viennent remplacer les nominés retoqués la semaine dernière, plus le candidat de Karzaï au poste de chef de la diplomatie, qui n'avait pas été pourvu la dernière fois: il s'agit de Zalmay Rasoul, conseiller à la sécurité nationale de longue date du président Karzaï.

La nouvelle liste compte trois femmes, affectées aux ministères de la santé publique, des affaires féminines et du travail et des affaires sociales.

En revanche, le poste de ministre de l'Eau et de l'Energie reste pour l'instant vacant: son titulaire désigné, le très contesté seigneur de la guerre Ismail Khan, mis en cause pour crimes de guerre par les ONG, a été rejeté par les députés. Même chose pour le portefeuille des télécommunications. Les personnalités choisies pour ces deux postes seront annoncées plus tard, selon Karim Khalili.

Mais l'affaire risque de se passer aussi mal que la semaine dernière au parlement. «Malheureusement, cette liste est pire que la précédente», a jugé Mohammed Nahim Farahi, député de l'ouest de l'Afghanistan. «Malheureusement, Karzaï a de nouveau passé un accord avec ses partisans», a-t-il ajouté, estimant que les députés «ne devraient pas voter pour de tels inconnus qui n'ont aucune expérience à ces postes».

La semaine dernière, les députés avaient refusé leur confiance aux candidats considérés comme désignés pour des raisons autres que leur compétence: influence, considérations ethniques, etc. Le parlement a cependant validé les noms présentés par Karzaï pour les portefeuilles clés de la Défense, de l'Intérieur, des Finances et de l'Agriculture, qui avaient également la faveur des pays occidentaux.

Par ailleurs, un soldat de la Force internationale d'assistance à la sécurité (ISAF) de l'OTAN a été tué samedi dans le sud du pays par l'explosion d'une bombe sur le bord de la route, portant à trois le nombre de soldats de l'OTAN tués en deux jours, a annoncé l'Alliance. Deux autres attentats à la bombe samedi ont coûté la vie à au moins deux Afghans et fait plusieurs blessés dans les provinces de Wardak et de Kandahar.

Par ailleurs, une roquette a frappé un dispensaire soignant la population sur une base de l'ISAF dans la province de Kunar, faisant plusieurs blessés légers.