L'ancien ministre Abdullah Abdullah, en deuxième position à l'issue du premier tour de la présidentielle en Afghanistan selon des résultats partiels contestés, a demandé lundi la tenue d'un second tour l'opposant au président sortant et favori Hamid Karzaï.

M. Abdullah estime qu'un second tour opposant les deux hommes assurerait la légitimité au vainqueur et montrerait la crédibilité de l'élection. «La confiance de la population en ce processus serait restaurée» par ce second tour, a-t-il déclaré dans un entretien à l'AFP.

«Ce serait bénéfique au processus électoral, plus que toute autre chose», a ajouté l'ancien ministre des Affaires étrangères de M. Karzaï.

«Ce n'est pas pour mon profit personnel mais pour le bien du peuple», a ajouté M. Abdullah.

Les Afghans se sont rendus aux urnes le 20 août pour la deuxième élection présidentielle de leur histoire. Des élections provinciales se sont tenues le même jour.

Les observateurs électoraux afghans et étrangers ont rapporté des fraudes dans tout le pays, à plus ou moins grande échelle selon les sources. M. Abdullah estime, lui, qu'elles ont été massives au profit de son rival.

Selon des résultats partiels portant sur 95% des bureaux de vote, M. Karzaï est en tête avec 54,3% des voix, suivi par M. Abdullah à 28,1%.

Les autorités électorales ont prévenu que les enquêtes sur les milliers de plaintes pour fraude pourraient prendre des semaines, reportant d'autant l'annonce du résultat final, initialement prévue le 17 septembre.

La Commission électorale afghane (IEC) a indiqué n'avoir aucune date pour l'annonce du vainqueur pour le moment.

Un diplomate occidental en poste à Kaboul, s'exprimant sous couvert d'anonymat, a indiqué à l'AFP que des préparatifs étaient en cours en vue d'un second tour s'il s'avérait nécessaire, qui se tiendrait avant l'hiver.