Des rassemblements étaient organisés samedi dans une centaine de villes dans le monde pour dénoncer les violations des droits de l'homme en Iran et soutenir l'opposition en lutte contre le régime de Téhéran.

L'une des plus importantes manifestations s'est déroulée à Stockholm où se sont rassemblées plusieurs milliers de personnes.

La Suède abrite une importante communauté iranienne estimée à 80 000 personnes, dont près de 57 000 sont nées en Iran.

«Nous exigeons le respect des droits de l'homme en Iran et la libération des prisonniers politiques», a indiqué à l'AFP Mehrdad Darvishpour, un des organisateurs de la manifestation qui a rassemblé plus 4000 participants selon la police.

Une petite manifestation, rassemblant plusieurs dizaines de personnes, a également eu lieu à Malmö, dans le sud du pays.

A Copenhague, près d'un millier de manifestants se sont rassemblés devant le Parlement, selon les organisateurs.

A Amsterdam, plus de 1000 personnes ont dénoncé «la politique répressive» de Téhéran, parmi lesquelles l'avocate et Prix Nobel de la Paix iranienne Shirin Ebadi.

«Nous sommes venus montrer notre solidarité avec le peuple iranien et exiger du gouvernement qu'il respecte les droits de l'homme», a indiqué à l'AFP Tom van den Brand, porte-parole d'Amnesty International.

A Londres, ce sont également un millier de personnes qui brandissaient des drapeaux verts, ou qui portaient parfois des rubans ou des bandeaux de même couleur.

On pouvait lire «Liberté pour l'Iran» et «Où est mon vote?» sur plusieurs banderoles.

«C'est symbolique. C'est un jour de solidarité à l'échelle planétaire. Nous devons aller plus loin que les gestes symboliques. Nous devons faire en sorte que le gouvernement paie pour la façon dont il traite la population d'Iran», a déclaré un des organisateurs du défilé, Potkin Azarnehr.

Plusieurs centaines de personnes - 600 selon la police -, en majorité des Iraniens, se sont rassemblées à Paris, et environ 400 à Genève.

Dans la métropole suisse, certains participants, réunis devant le siège de l'ONU, préféraient couvrir leurs visages, de peur d'être identifiés par d'éventuels informateurs du régime de Téhéran.

Une délégation devait ensuite se rendre au Haut commissariat de l'ONU pour les droits de l'homme pour y remettre une lettre destinée au Haut commissaire, Mme Navi Pillay, a indiqué M. Hassan Bayat, porte-parole des organisateurs.

Dans la capitale allemande, Amnesty International invitait par tracts à protester auprès des autorités iraniennes contre l'arrestation de plusieurs militants des droits de l'homme ou de journalistes emprisonnés récemment.

Environ 300 personnes, des Iraniens pour la plupart, ont manifesté à Vienne.

Des écrivains autrichiens, dont le prix Nobel de littérature Elfriede Jelinek, ont appelé à la libération «des prisonniers politiques», et demandé au secrétaire général de l'ONU d'envoyer une délégation en Iran pour enquêter sur le sort des personnes détenues ou disparues.

La mobilisation concernait aussi d'autres continents.

A New York, plusieurs centaines de manifestants, le visage souvent caché avec un foulard vert pour ne pas être reconnus, se sont rassemblés à Times Square, l'un des carrefours les plus animés de la ville, a constaté un photographe de l'AFP.

Des dizaines de manifestants se sont réunis à Tokyo.

Une cinquantaine de membres de la communauté iranienne de Melbourne ont manifesté devant le Parlement australien.

Beaucoup moins spectaculaire, mais symbolique de la dimension mondiale de la mobilisation, au Kirghizstan, pays peu coutumier des manifestations spontanées, un petit groupe de six ou sept personnes a été arrêté par la police pour avoir voulu manifester devant l'ambassade d'Iran à Bichkek, selon des défenseurs des droits de l'homme dans ce pays.