L'Iliouchine-62 qui s'est écrasé vendredi en bout de piste à l'aéroport de Mashhad, dans le nord-est de l'Iran, provoquant la mort de 16 personnes, s'est présenté à une vitesse trop élevée pour effectuer son atterrissage, a déclaré samedi un responsable iranien.

«Cet avion aurait dû se poser à une vitesse maximale de 165 miles/heure (260 km/h) mais il s'est posé à 200 miles/heure (320 km/h)», a déclaré à la télévision publique le directeur par intérim de l'Aviation civile iranienne (ICAO), Mohammad Ali Ilkhani.La licence de la compagnie iranienne Aria Airlines, impliquée dans l'accident, a été retirée, a-t-il ajouté.

Le vice-ministre des Transports Ahmad Majidi avait précisé vendredi que l'appareil, un Iliouchine-62, s'était posé au milieu de la piste, et non au début de celle-ci, et qu'il en était sorti pour aller percuter un mur, selon l'agence officielle Irna.

L'accident a fait 16 morts, parmi lesquels 13 membres d'équipage, a indiqué de son côté le porte-parole de l'ICAO, Reza Jafarzadeh, cité par Irna.

Neuf des membres d'équipages tués étaient originaires du Kazakhstan et les quatre autres étaient Iraniens, a-t-il ajouté, précisant que les trois passagers morts étaient Iraniens.

«L'avion transportait 153 passagers, dont 31 ont été blessés dans l'accident. Il appartenait au Kazakhstan et avait été affrété par Aria Airlines», a-t-il précisé.

Cependant, la Russie a dit avoir perdu trois de ses ressortissants dans l'accident et affirmé que le bilan était de 17 morts. «Dix-sept personnes sont mortes, dont trois citoyens russes», a déclaré le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué.

Trente personnes ont été blessées, selon Moscou, dont un Russe hospitalisé à Mashhad.

«Nous avons entendu un "boum" et l'avion a fait un brusque écart sur la droite et tout ce dont je me rappelle est que les gens priaient», a déclaré sur la télévision publique un survivant, la tête couverte de bandages.

Une autre blessée a confié que des habitants des environs de l'aéroport avaient été les premiers à porter secours aux victimes sur les lieux de l'accident.

Le directeur général d'Aria Airlines, Mehdi Dadpey, figure parmi les personnes décédées, ont indiqué les médias iraniens.

Cet accident intervient moins de dix jours après celui d'un Tupolev-154 de la Caspian Airlines assurant la liaison Téhéran-Erevan, et qui s'est écrasé le 15 juillet dans le nord de l'Iran, tuant ses 153 passagers et 15 membres d'équipage.

Selon les autorités, un problème technique semblait à l'origine de ce drame.

L'Iran a connu plusieurs catastrophes aériennes ces dix dernières années.

Sa flotte aérienne civile et militaire est vétuste et manque d'entretien en raison de sanctions imposées par les Etats-Unis dans les années 1980, après la révolution islamique et la prise d'otages à l'ambassade américaine à Téhéran.