Une personne a été tuée jeudi dans un attentat suicide à la moto piégée visant un bus transportant des fonctionnaires dans la banlieue d'Islamabad, la capitale du Pakistan, a indiqué un chef de la police en direct sur les télévisions.

«Il y avait 25 à 30 fonctionnaires dans le bus», a déclaré aux chaînes de télévision Nasir Durrani, de la police de Rawalpindi, la grande ville-garnison de la banlieue d'Islamabad, où à eu lieu l'attaque. «Un motocycliste est venu heurter le bus près de son réservoir, cinq à six personnes ont été tuées et 15 ou 16 blessées», a-t-il ajouté.

Le Pakistan est en proie à une vague sans précédent d'attentats -- suicide pour la plupart -- perpétrée principalement par les talibans pakistanais liés à Al-Qaeda que l'armée combat dans le nord-ouest, et qui a fait plus de 2 000 morts en près de deux ans dans tout le pays.

L'attentat a été perpétré à un carrefour congestionné par le trafic toujours intense dans cette banlieue surpeuplée, qui est également une ville-garnison abritant l'état-major et de nombreux commandements de tous les corps d'armée.

Même si l'attentat n'a pas encore été revendiqué, les talibans pakistanais, qui font face depuis plus de deux mois à une vaste offensive de l'armée dans leurs fiefs du nord-ouest et des zones tribales frontalières avec l'Afghanistan, avaient promis de se venger en intensifiant leurs attaques suicide contre les symboles de l'État et les forces de sécurité.

Le côté du bus touché par l'explosion a été complètement détruit, a rapporté un journaliste de l'AFP sur place. Des morceaux de chair, de cuir chevelu et d'os se mêlaient aux éclats de verre sur la chaussée.

«Selon nos premières informations, une personne a péri et 20 sont blessées», a déclaré à l'AFP Rao Iqbal, le chef de la police de Rawalpindi.

«Le kamikaze a précipité sa moto contre le bus à l'arrêt, quand le feu était au rouge», a-t-il ajouté.

«Plusieurs autres véhicules ont été endommagés», a-t-il ajouté.

Rawalpindi et Islamabad, plusieurs fois touchées par des attentats suicide en deux ans, ont été placées en état d'alerte maximale par les forces de sécurité depuis l'offensive dans le nord-ouest et les menaces répétées de représailles par les talibans. Les entrées de cette conurbation sont barrées par des postes de contrôle de la police et de l'armée et les artères principales constellées de barrages de blocs de béton. Les bâtiments officiels comme les représentations diplomatiques étrangères bénéficient également de protections hors normes.

«Tous les véhicules sont contrôlés au gré de multiples barrages, notamment par des chiens qui détectent les substances explosives, mais les motos, elles, ne sont pas soumises à la même fouille», a admis l'officier de police Nasir Durrani.