La Russie et Israël ont mis l'accent mardi sur leurs bonnes relations bilatérales et minimisé leurs divergences, à l'occasion de la première visite à Moscou du nouveau chef de la diplomatie israélienne, l'ultra-nationaliste Avigdor Lieberman, un natif d'ex-URSS.

«Depuis le début, nous considérons la Russie comme l'un des principaux partenaires, à la fois pour les questions régionales et le problème palestinien», a déclaré M. Lieberman lors d'une rencontre avec le président russe, Dmitri Medvedev, dans sa résidence à Barvikha, près de Moscou.

«Nous nous souviendrons toujours que l'URSS a été le premier Etat à reconnaître en 1948 l'Etat d'Israël», a ajouté M. Lieberman qui parle couramment le russe car il a grandi en Moldavie, une ex-république soviétique.

Les relations russo-israéliennes n'ont jamais été «aussi bonnes», s'est-il encore félicité.

En allusion aux préoccupations israéliennes concernant les relations entre la Russie et l'Iran, M. Lieberman a salué la déclaration de son homologue russe, Sergueï Lavrov, qui a assuré que Moscou ne vendrait pas d'armes à des pays du Proche-Orient si celles-ci risquaient de déstabiliser la région.

«Je suis d'accord avec Sergueï Viktorovitch (Lavrov). Il est impossible de vendre des armes dans une région, à partir du moment où cela y modifie l'équilibre des pouvoirs ou menace la stabilité», a déclaré le ministre israélien.

M. Lavrov a par ailleurs indiqué que le Quartette pour la paix au Proche-Orient (Russie, USA, UE et ONU) pourrait se réunir en juin, soulignant que la Russie et Israël soutenaient «énergiquement» les efforts déployés pour reprendre les pourparlers.

Le ministre russe s'est toutefois bien gardé de dire si M. Lieberman avait donné son feu vert à une conférence internationale à Moscou sur le Proche-Orient dont l'idée a été accueillie avec scepticisme par Israël en raison de la possible présence de représentants du Hamas.

Selon le quotidien russe Kommersant de mardi, M. Lieberman a fait savoir avant sa visite à Moscou qu'Israël ne participerait pas à une telle conférence si le Hamas y était invité.

La Russie est la seule à entretenir des liens avec la direction du Hamas, considéré par Israël comme une organisation terroriste.

«Nous nous sommes mis d'accord pour poursuivre les contacts au niveau des experts, afin de préparer l'ordre du jour pour l'organisation d'une conférence à Moscou», a déclaré M. Lavrov.

Le règlement du conflit israélo-palestinien sera également au menu d'une rencontre mercredi à Moscou entre M. Lieberman et Mikhaïl Marguelov, président du Comité pour les Affaires internationales du Conseil de la Fédération (chambre haute du parlement russe).

«Nous entendons discuter du règlement israélo-palestinien et de la coopération russo-israélienne dans les domaines économique et social», a confié M. Marguelov à l'agence Ria Novosti, à la veille de cette rencontre à l'initiative de la partie israélienne.

Enfin, M. Lavrov a aussi fait part de son optimisme concernant l'ouverture du président américain, Barack Obama, vis-à-vis de l'Iran et des perspectives de reprise des pourparlers internationaux avec la République islamique -- ennemi juré d'Israël -- sur son programme nucléaire controversé.

«Nous avons en effet une bonne chance (de parvenir à un règlement politique du dossier du nucléaire iranien), compte tenu notamment de la position de la nouvelle administration américaine», a souligné M. Lavrov.

Le chef de la diplomatie israélienne devait encore s'entretenir avec le Premier ministre russe, Vladimir Poutine, avant de se rendre au Bélarus.