L'Iran pourrait fabriquer une arme atomique d'ici un ou deux ans, a estimé jeudi un expert russe des questions de contrôle des armements nucléaires, Vladimir Dvorkine, évoquant une «menace significative».

«On peut parler d'un ou deux ans», a déclaré ce général à la retraite qui a participé aux négociations russo-américaines sur le désarmement dans les années 1970 et 1980, interrogé sur la date à laquelle le programme nucléaire iranien pourrait aboutir.

«D'un point de vue technique, ce qui pourrait les retarder c'est le manque d'uranium à usage militaire», a ajouté Vladimir Dvorkine, qui préside un centre d'études sur les armements stratégiques à l'Académie russe des Sciences.

«Le risque c'est que l'Iran, qui ignore toutes les résolutions et sanctions du Conseil de sécurité des Nations unies, devienne intouchable une fois doté de l'arme nucléaire et puisse accroître son soutien à des organisations terroristes comme le Hamas et le Hezbollah», a-t-il noté, assurant exprimer son point de vue personnel.

La Russie a relativisé jusqu'ici les craintes occidentales sur la finalité du programme nucléaire iranien et refuse d'approuver de nouvelles sanctions contre Téhéran même si elle s'oppose à l'accès de l'Iran à l'arme atomique.

Le chef du Renseignement américain a prévenu mardi qu'il serait «difficile» de convaincre l'Iran d'abandonner son programme nucléaire controversé par des moyens diplomatiques, mais a estimé que Téhéran n'était pas encore en mesure de fabriquer l'arme atomique.