Le lancement annoncé par l'Iran de son premier satellite s'il était vérifié confirmerait que ce pays dispose de fusées capables de frapper Israël et le sud-est de l'Europe, a estimé mardi un responsable militaire à l'Otan.

«Il faudra jusqu'à plusieurs jours à nos différents pays pour recouper l'information», a déclaré à l'AFP un officier de l'alliance militaire occidentale sous réserve de l'anonymat, après l'annonce par Téhéran de la mise sur orbite lundi soir d'un satellite par une fusée de type Safir-2.

«On va d'abord vérifier qu'il s'agit bien d'un satellite et à quelle altitude il navigue», a expliqué ce haut gradé, soulignant «le faible poids du satellite -de 25 à 40 kilos selon les évaluations- et l'altitude assez basse -de 250 km à 500 km d'après Téhéran- à laquelle il croiserait».

«Si confirmé, cela voudrait dire néanmoins que leurs fusées sont capables de franchir 2.000 à 3.000 km et ont donc effectivement la capacité de frapper une partie de l'Europe et Israël. Ce serait une confirmation de leur potentiel», a observé ce militaire.

Selon lui, c'est parce que l'on connaissait la réalité de la menace iranienne que l'Otan a pour projet de couvrir son flanc sud-est (Bulgarie, Roumanie, Grèce et Turquie) avec le système de protection des troupes ALTMD (Active layer theatre missile defense).

«C'est un système mobile, apte à couvrir des territoires, et donc des populations, sur un rayon de 2.000 km», a-t-il précisé.

«Entre ça et être en mesure de lancer un missile intercontinental il y a une sacrée marge», a-t-il cependant noté.

L'actuel projet américain de bouclier antimissile en Pologne, couplé à un radar en République tchèque, est destiné à contrer des missiles à longue portée que l'Iran serait susceptible à moyenne échéance de tirer sur les Etats-Unis.

S'il était finalement déployé, il ne pourrait cependant pas couvrir le sud-est de l'Europe, d'où le projet complémentaire de l'Otan pour sécuriser cette région.