Deux médecins iraniens arrêtés en juin font partie d'un groupe de quatre personnes condamnées récemment à des peines de prison pour avoir participé selon les autorités à un complot contre l'Etat soutenu par la CIA américaine, a rapporté lundi l'agence Fars.

«Parmi les quatre éléments clés arrêtés dans cette affaire, il y a les deux médecins Arash et Kamiar Alaei», a dit le directeur du contre-espionnage au ministère des Renseignements, cité par l'agence, qui n'a pas fourni son nom.

L'arrestation des médecins, des frères connus à l'étranger pour leur lutte contre le virus du sida, avait été rendue publique en juillet par des ONG américaines.

«Les quatre personnes en question étaient des éléments clés qui ont coopéré en connaissance de cause avec les responsables du renseignement américain dans la région et ont complètement rempli leurs demandes», a poursuivi le directeur, en annonçant que leurs «confessions» seraient bientôt diffusées à la télévision.

Les peines de prison auxquelles elles ont été condamnées n'ont pas été précisées.

La justice iranienne avait annoncé la semaine dernière que quatre membres d'un réseau «lié à la CIA» cherchant à «renverser en douceur» le régime islamique seraient déférées devant la justice.

La source citée par Fars a mis en cause des responsables américains impliqués selon elle dans l'affaire.

«Des gens comme William Burns (adjoint au secrétaire du département d'Etat), Goli Ameri (assistante au secrétaire du département d'Etat pour les affaires culturelles), Ramin Asgar (employé au consulat américain à Dubaï) et d'autres liés aux services de renseignement américain avaient une implication directe dans ce projet», a-t-il dit.

Avec un budget de 32 millions de dollars, le groupe était censé «inciter à des crises sociales, organiser des manifestations et s'ingérer dans les questions ethniques», selon le directeur, qui les a aussi accusés de s'être livrés à «des crimes financiers et moraux».

Les autorités iraniennes accusent régulièrement les Etats-Unis et la Grande-Bretagne de chercher à renverser le régime islamique. Elles ont accentué depuis plus d'un an leur répression à l'encontre d'Iraniens accusés de contribuer à ces efforts.

Les Etats-Unis «cherchaient à établir un réseau en Iran sous couvert de travail universitaire», a accusé la source citée par Fars, en pointant du doigt des universitaires, religieux, sportifs, artistes et médecins, invités dans ce pays.

Washington n'a pas caché qu'il entendait favoriser les relations avec la société civile iranienne, mais l'Iran perçoit cette politique comme le prélude à une «révolution de velours».

Le directeur du contre-espionnage a affirmé que ses services avaient identifié d'autres participants au «complot» mais avait décidé ne pas les poursuivre en justice car ils n'étaient «pas animés de mauvaises intentions».

En 2007, trois Irano-Américains, dont l'universitaire Haleh Esfandiari, avaient été détenus pendant plus de trois mois, accusés d'atteinte à la sécurité nationale.