Le président George W. Bush a maintenu lundi son ferme soutien au grand allié israélien en rejetant tout cessez-le-feu à Gaza qui ne serait pas assorti de conditions garantissant la sécurité d'Israël, malgré les appels à une trêve immédiate.

«Je sais que les gens disent: il faut un cessez-le-feu. C'est une noble ambition. Mais tout cessez-le-feu doit comporter des conditions telles que le Hamas ne se serve pas de Gaza pour tirer des roquettes», a dit M. Bush dans ses premières déclarations publiques depuis le déclenchement des opérations terrestres israéliennes dans la bande de Gaza samedi.Le gouvernement américain a fait état de son implication incessante dans l'activité diplomatique en cours pour parvenir à un cessez-le-feu.

Mais M. Bush a signalé souscrire aux arguments avancés par Israël pour justifier la poursuite des hostilités, malgré les efforts déployés par les pays arabes au Conseil de sécurité de l'ONU, par le président français Nicolas Sarkozy et l'Union européenne dans la région, ou malgré les appels des présidents russe et palestinien Dmitri Medvedev et Mahmoud Abbas à «un cessez-le feu immédiat».

«Nous voudrions tous, bien sûr, voir la violence cesser, mais pas au prix d'un accord qui n'empêcherait pas la crise de se reproduire», a dit M. Bush à l'occasion d'entretiens avec le dirigeant soudanais Salva Kiir Mayardit.

M. Bush a dit «comprendre le désir d'Israël de se protéger», alors que le passage aux combats terrestres avive les inquiétudes devant les conséquences des hostilités et la dégradation de la situation pour les 1,5 million d'habitants d'un territoire exigu.

«Les Etats-Unis sont inquiets devant la crise humanitaire», a dit M. Bush, faisant état de plusieurs millions de dollars d'aide américaine supplémentaire destinée à la population par l'intermédiaire des Nations unies.

«Nous les appelons instamment (les Israéliens) à être très prudents quant aux victimes civiles. Nous voulons que celles-ci restent à un minimum absolu», a dit sa porte-parole, Dana Perino.

Mais, quant à savoir si la réaction israélienne est proportionnée aux agissements du Hamas, elle a répondu: «Si des roquettes tombaient du Canada sur les Etats-Unis, vous pensez qu'on se contenterait de dire: ce n'est pas grave parce qu'elles n'ont pas blessé ou tué tant de monde que ça cette semaine. Nous ne l'accepterions jamais».

«C'est le Hamas qui a causé la situation actuelle» en se servant de la bande de Gaza pour lancer des roquettes et tuer «d'innocents Israéliens», a dit M. Bush.

Le successeur de M. Bush dans 15 jours, Barack Obama, s'est dit profondément préoccupé par la situation. Mais, très discret sur la crise depuis le début, il s'en est tenu à son principe selon lequel il n'y a qu'un seul président à la fois. Tout en assurant être régulièrement informé des événements, il a refusé de s'ingérer dans l'effort diplomatique en cours.

M. Bush n'a pas dit ce que pourraient être les conditions précises d'un cessez-le-feu. Un porte-parole du département d'Etat, Sean McCormack, a indiqué qu'un cessez-le-feu devrait satisfaire trois exigences: la fin des attaques à la roquette sur Israël, l'ouverture des points de passages vers la bande de Gaza et le règlement du problème des tunnels entre la bande de Gaza et l'Egypte par lesquels passerait l'armement du Hamas.

Il a dit être «conscient» que la position américaine pouvait ne pas être populaire.

«Mais il faut prendre des décisions qui, selon nous, bénéficieront aux peuples de la région, que ce soient les Palestiniens ou les Israéliens», a-t-il dit.