Le premier ministre irakien Nouri al-Maliki a dit compter sur l'Iran pour aider à la reconstruction de son pays, en concluant dimanche une visite de deux jours à Téhéran.

«Nous nous sommes entendus pour établir une société conjointe de services avec l'Iran», a déclaré le premier ministre à la presse avant de quitter la République islamique.Cette société sera établie «quand l'Irak sera redevenu stable et quand le gouvernement d'union nationale commencera la reconstruction», a-t-il précisé, en disant «espérer personnellement que les liens commerciaux des deux pays se concentrent sur une reconstruction rapide» de l'Irak.

Le premier ministre irakien a aussi annoncé l'établissement d'une commission mixte, dirigée par le ministre irakien du Commerce Abdel Falah al-Soudani et le ministre iranien des Affaires étrangères Manouchehr Mottaki, pour superviser les relations économiques.

Les infrastructures irakiennes ont considérablement souffert des violences qui ont suivi la fin du régime de Saddam Hussein en 2003 avec l'invasion des forces américaines. Le pays était déjà gravement affecté par les sanctions internationales décrétées après la guerre du Golfe en 1991.

Cette quatrième visite de Nouri al-Maliki en Iran depuis sa prise de fonctions en 2006 intervient après la signature symbolique le 14 décembre d'un accord de sécurité irako-américain fixant les conditions du retrait des troupes américaines d'Irak d'ici la fin 2011.

M. Maliki s'est abstenu de tout commentaire sur la situation dans la bande de Gaza, où les forces israéliennes sont entrées samedi pour y affronter directement celles du Hamas palestinien.

Mais le premier vice-président iranien Parviz Davoudi, qui l'accompagnait à l'aéroport de Téhéran, a assuré que leurs deux pays partageaient la même position sur le sujet.

«Les deux pays ont discuté de (la situation à) Gaza et ont tous deux soutenu un arrêt des assauts et la mise en oeuvre d'opérations de secours», a-t-il dit aux journalistes.

Selon lui, les deux voisins ont aussi discuté de la «création de réseaux de transport d'énergie entre l'Iran, l'Irak, la Turquie et la Syrie».

Les échanges commerciaux entre l'Iran et l'Irak se sont élevés à 5 milliards de dollars en 2008, et M. Davoudi a fait état d'un objectif de 10 milliards, à une date non précisée.

M. Maliki s'est entretenu samedi peu après son arrivée avec le président Mahmoud Ahmadinejad, qui a insisté sur «la coopération régionale pour établir la sécurité dans la région».

L'Iran et l'Irak, qui se sont battus dans un conflit meurtrier de 1980 à 1988, ont renoué des liens après la chute du régime de Saddam Hussein.

Ces liens se sont resserrés avec l'arrivée au pouvoir à Bagdad d'un gouvernement largement dominé par les chiites. Mais l'Iran est toujours opposé à la présence américaine dans ce pays.