Le ministre britannique des Affaires étrangères David Miliband a prévenu mardi des risques d'une course à l'arme nucléaire au Moyen-Orient si l'Iran parvenait à mener à bien son programme d'enrichissement d'uranium.

S'exprimant au lendemain des critiques du responsable du dossier nucléaire iranien Saïd Jalili face à l'attitude occidentale envers son pays, M. Miliband s'est dit «très préoccupé» par le refus de Téhéran de se plier aux injonctions de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) et de l'ONU.

«Nous faisons une proposition sérieuse à l'Iran de coopération économique, culturelle et scientifique qui, à mon sens, est la voie à suivre», a expliqué le chef de la diplomatie britannique devant la chambre des Communes.

«Mais ce n'est pas la voie à suivre si (les Iraniens) continuent à défier non seulement le Conseil de sécurité de l'ONU mais aussi (l'AIEA), qui continue d'avoir de graves inquiétudes sur leur programme et sur le refus du gouvernement iranien de révéler (les détails de) ce programme», a poursuivi M. Miliband.

«Nous devons insister sur le fait qu'un programme d'enrichissement d'uranium, qui défie non seulement le Conseil de sécurité de l'ONU mais également les obligations de l'Iran dans le cadre du Traité de non-prolifération, représente un danger grave non seulement pour la stabilité du Moyen-Orient mais également pour celle du monde», a souligné le chef de la diplomatie britannique.

«Le Moyen-Orient a suffisamment de problèmes sans une course à l'arme nucléaire», a-t-il ajouté.

Le responsable du dossier nucléaire iranien, Saïd Jalili, a écrit une lettre au diplomate en chef de l'Union européenne Javier Solana pour se plaindre de l'attitude de l'Occident à propos du dossier nucléaire iranien, a déclaré lundi à l'AFP un haut responsable.

«Dans cette lettre, M. Jalili se plaint de l'attitude des Occidentaux et affirme que leur approche a perturbé le processus constructif des négociations entre les deux parties», a déclaré ce responsable iranien ayant requis l'anonymat.

Les grandes puissances cherchent à obtenir de l'Iran qu'il suspende son programme d'enrichissement d'uranium, en échange d'une offre de large coopération présentée à deux reprises, en juin 2006 puis sous une forme «rafraîchie» en juin 2008.