La chancelière Angela Merkel souhaite qu'un Allemand soit le prochain président de la Commission européenne l'an prochain, quitte à abandonner ses prétentions sur la Banque centrale européenne, affirme mercredi le journal des affaires Handelsblatt.

« La plus haute priorité pour Merkel n'est plus la BCE, mais la Commission », a assuré au quotidien une source proche du gouvernement, sous couvert d'anonymat.

Selon le journal généralement bien informé sur ces dossiers, la chancelière juge que la présidence de la BCE est avant tout un poste de prestige, tandis que celle de la Commission est politiquement plus important.

Par ailleurs, le candidat allemand pressenti pour la BCE, l'actuel chef de la Bundesbank Jens Weidmann, n'est pas forcément le mieux placé pour remporter la course.

Ses critiques répétées contre la politique d'argent bon marché menée par le chef de la BCE, Mario Draghi, pour stimuler l'économie des pays de la zone euro, qui selon lui désavantage les épargnants allemands, a fait grincer des dents dans certains pays du sud.

Plusieurs postes clés des institutions européennes doivent être renouvelés en 2019, dont celui de la présidence de la Commission, occupée actuellement par le Luxembourgeois Jean-Claude Juncker, et de la BCE.

La course à la succession de M. Juncker a déjà été lancée en coulisse depuis plusieurs mois. Le nom du Français Michel Barnier, actuellement négociateur en chef du Brexit au nom de l'Union, a été souvent évoqué.

Selon le Handelsblatt, plusieurs noms circulent à Berlin sur de possibles candidats allemands, tels que l'actuel ministre de l'Économie Peter Altmaier et la ministre de la Défense Ursula von der Leyen, deux fidèles d'Angela Merkel. Est évoqué aussi Manfred Weber, chef du groupe des conservateurs PPE au Parlement européen, et membre du parti bavarois CSU allié à la chancelière.