L'opposant russe Alexeï Navalny a réclamé samedi, devant l'immeuble où habitait Boris Nemtsov, le leader d'opposition assassiné il y a trois ans, que «ceux qui ont organisé ce meurtre en portent la responsabilité», a constaté un journaliste de l'AFP.

Une plaque commémorative a été inaugurée vendredi sur la façade de l'ancien immeuble en présence notamment de Ksenia Sobtchak, journaliste de télévision proche de l'opposition libérale et candidate à l'élection présidentielle du 18 mars, mais Alexeï Navalny n'avait pas participé à l'évènement.

«Je n'ai pas besoin d'une plaque, j'ai besoin que les gens qui l'ont tué en portent la responsabilité. Que les gens qui ont organisé ce meurtre en portent la responsabilité», a-t-il déclaré samedi devant l'immeuble de Boris Nemtsov, en présence d'environ 150 militants et spectateurs.

Alexeï Navalny est considéré comme le principal opposant à Vladimir Poutine. Il a réussi à organiser plusieurs manifestations massives l'an passé, qui ont été suivies par des dizaines de milliers de personnes, mais a été empêché de participer à l'élection présidentielle russe à cause d'une condamnation judiciaire qu'il estime politiquement motivée.

«Boris Nemtsov a beaucoup fait pour que notre pays ait des alliés (...) Mais le résultat de la gestion de Poutine, c'est que nous sommes en conflit avec toute la planète, que nous avons commencé une guerre avec nos voisins proches. C'est une honte pour notre pays», a déclaré samedi Ilia Iachine, autre figure de l'opposition et proche allié de Boris Nemtsov.

Fin février, quelques milliers de Moscovites ont défilé à Moscou pour rendre hommage à Boris Nemtsov, en brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire «Je n'ai pas peur» et «Nous nous souvenons, nous ne pardonnerons pas».

Boris Nemtsov, qui jouait un rôle important dans l'opposition à Vladimir Poutine, a été abattu de quatre balles dans le dos en pleine rue le 27 février 2015.

En juillet 2017, cinq hommes ont été condamnés pour ce meurtre à des peines de 11 à 20 ans de prison par un tribunal de Moscou. La famille de la victime avait cependant dénoncé un «fiasco total» de la justice, qui n'est pas parvenue à retrouver le commanditaire.