Moscou réfléchit à «des mesures concrètes» en représailles à l'expulsion fin 2016 par l'administration américaine de 35 diplomates russes, notamment à la possibilité d'expulser une trentaine de diplomates américains présents en Russie et de saisir des avoirs américains.

«Si Washington décide de ne pas résoudre ce problème, nous devrons prendre des contre-mesures, c'est la règle de la diplomatie, de la réciprocité, des affaires internationales», a déclaré M. Lavrov à Bruxelles lors d'une conférence de presse conjointe avec la chef de la diplomatie de l'Union européenne Federica Mogherini.

«Nous espérons toujours que les États-Unis en tant que défenseur de l'État de droit respecteront finalement leurs obligations internationales», a-t-il ajouté.

Le journal russe Izvestia a rapporté mardi, en citant une source diplomatique anonyme, que Moscou s'apprêtait à expulser près de 30 diplomates américains et à saisir des avoirs américains en Russie.

Cette mesure interviendrait en représailles à la décision de Barack Obama d'expulser des États-Unis 35 diplomates russes et leurs familles, accusés d'ingérence dans la présidentielle américaine.

Le président russe Vladimir Poutine avait alors décidé de ne pas répliquer en expulsant à son tour des diplomates américains, invitant au contraire leurs enfants à la fête traditionnelle organisée au Kremlin à l'occasion du Nouvel An et du Noël orthodoxe.

L'administration Obama «voulait envenimer le plus possible les relations russo-américaines et faire tout pour que l'administration Trump se retrouve dans un piège», avait estimé auparavant M. Lavrov dans des déclarations à des journalistes russes.

«Nous réfléchissons actuellement à des mesures concrètes, mais je ne pense pas que l'on doive en délibérer publiquement», avait-il déclaré à Mauerbach en Autriche où il participait à une réunion des ministres des Affaires étrangères des pays de l'OSCE.

«Nous ferons bien entendu tout pour que la vérité triomphe et que le droit international et la justice soient rétablis», a-t-il ajouté.

Le vice-ministre des Affaires étrangères Serguei Ryabkov a déclaré à l'agence RIA-Novosti qu'il y avait «plusieurs variantes de réponses (possibles) et qu'une réaction dure était préparée».

Les diplomates expulsés étaient basés à Washington et à San Francisco.

Si Donald Trump avait dans un premier temps prôné un rapprochement avec Moscou, sa position s'est progressivement durcie, malgré une rencontre en marge du G20 avec Vladimir Poutine.

Le président américain a ainsi assuré dimanche que les sanctions mises en oeuvre contre la Russie ne seraient pas allégées tant que les conflits en Ukraine et en Syrie ne seraient pas résolus.

Photo Yuri Gripas, REUTERS

Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov.