Vladimir Poutine a bon espoir de voir une relance de la relation russo-américaine après son premier entretien avec Donald Trump samedi, jugeant son homologue «très différent» de l'impression qu'il pouvait donner.

«Le Trump qu'on voit à la télé est très différent du Trump réel. Il perçoit de manière tout à fait adéquate son interlocuteur, répond rapidement aux questions posées», a déclaré le président russe au cours d'une conférence de presse à l'issue du sommet du G20 à Hambourg en Allemagne.

Les deux dirigeants ont mis à plat les contentieux bilatéraux et marqué leur volonté d'aller de l'avant pendant leur toute première rencontre vendredi en marge du sommet, selon le compte-rendu fourni par leurs délégations.

«Je pense que des relations personnelles ont été établies» et des «bases jetées» pour une détente américano-russe, a résumé Vladimir Poutine.

«Il y a toutes les raisons de croire que nous pourrons rétablir au moins partiellement le niveau de coopération dont nous avons besoin», a-t-il assuré.

Le maître du Kremlin n'a jamais eu d'atomes crochus avec Barack Obama et, jusqu'ici, les espoirs de réchauffement avec l'arrivée de Donald Trump à la Maison-Blanche se sont brisés sur les soupçons d'ingérence russe dans l'élection présidentielle américaine en 2016.

Sur ce sujet très sensible, qui empoisonne son début de mandat, Donald Trump a «posé beaucoup de questions», a affirmé le maître du Kremlin.

«J'ai donné des éclaircissements. Il m'a semblé qu'il était satisfait de ces réponses» et qu'il les a «acceptées», a renchéri Vladimir Poutine, confirmant le récit fait la veille à ce sujet par le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov.

La Maison-Blanche a présenté l'entretien sous un autre jour, racontant que Donald Trump, très attendu dans son pays sur cette question, s'était montré offensif face à son homologue.

Abordant plus concrètement le cas de la Syrie, autre sujet de tension entre leurs deux pays, Vladimir Poutine a jugé possible un terrain d'entente avec Donald Trump.

«Il me semble que la position des États-Unis (sur la Syrie) est devenue plus pragmatique», a-t-il déclaré, se félicitant de l'accord trouvé la veille avec son homologue pour l'instauration d'un cessez-le-feu dans le sud-ouest de la Syrie.

«C'est l'une des percées qu'on a réussi à obtenir (...) C'est un résultat réel du travail avec les États-Unis», a dit le président russe. «Il y a une compréhension (mutuelle du fait) que si on unit nos efforts, nous pourrons faire beaucoup», a-t-il souligné.

Trump a confronté Poutine au sujet de l'ingérence électorale

L'ambassadrice des États-Unis auprès des Nations unies a affirmé que le président américain Donald Trump avait pris de front son homologue russe Vladimir Poutine, lors de leur toute première rencontre vendredi en marge du sommet du G20 en Allemagne, au sujet des accusations d'ingérence russe dans l'élection américaine.

«Il a confronté le président Poutine, il en a fait le premier sujet abordé», a déclaré Nikki Haley dans l'extrait d'un entretien enregistré samedi qui doit être diffusé par CNN dimanche matin. «Tout le monde sait que la Russie a interféré dans nos élections».

M. Trump «voulait le regarder dans les yeux, lui faire savoir que (...) nous savons que vous avez interféré dans nos élections, oui, nous savons que vous l'avez fait et arrêtez», a-t-elle poursuivi. «Et je pense que le président Poutine a fait exactement ce que nous pensions qu'il allait faire, il a nié».

Les déclarations russes et américaines à l'issue de la rencontre entre les deux présidents divergent sur ce sujet qui empoisonne la présidence Trump depuis le début.

La Russie a toujours démenti toute ingérence dans le processus électoral de 2016.

«J'ai donné des éclaircissements. Il m'a semblé qu'il était satisfait de ces réponses» et qu'il les a «acceptées», a indiqué samedi Vladimir Poutine, confirmant le récit fait la veille à ce sujet par le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov.

Mais la Maison-Blanche a présenté l'entretien sous un autre jour, racontant que Donald Trump, très attendu dans son pays sur cette question, s'était montré offensif face à son homologue.

Il y a eu un «échange très long et très vigoureux» entre les deux chefs d'État, a affirmé le secrétaire d'État Rex Tillerson.

Pour Mme Haley, la version russe n'est que «la Russie qui tente de sauver la face. Et ils ne le peuvent pas. Ils ne le peuvent pas».

«Tout le monde sait qu'ils n'interfèrent pas qu'avec les élections aux États-Unis mais ils le font à travers d'autres continents et ils le font en essayant de causer le chaos dans ces pays», a-t-elle poursuivi.

«Les pays doivent savoir qu'il y a des conséquences lorsqu'on se mêle de nos élections», a-t-elle également affirmé, refusant de détailler.

Le 29 décembre, Barack Obama a annoncé des sanctions contre la Russie, expulsant notamment 35 diplomates considérés comme des agents russes.

Plusieurs enquêtes, dont l'une menée par le FBI, sont en cours concernant des accusations de collusion entre la Russie et des membres de l'équipe de campagne de Donald Trump. Ce dernier a rejeté ces accusations avec force.

Il a en revanche concédé jeudi à Varsovie que la Russie, mais peut-être aussi d'autres pays, avaient pu interférer dans l'élection américaine.

En octobre 2016, toutes les agences du renseignement américain avaient fait état publiquement d'une ingérence de Moscou. En janvier 2017, elles précisaient que, selon elles, Vladimir Poutine en avait lui-même donné l'ordre.