Un homme probablement alcoolisé a été arrêté jeudi après avoir «mis en danger» des piétons dans le centre d'Anvers, dans le nord de la Belgique, sans faire de blessés, en roulant à très vive allure à bord d'une voiture contenant des armes.

De source policière française, le suspect, de nationalité tunisienne et domicilié à Lens (nord de la France), n'était «connu pour aucun fait terroriste», mais pour de nombreuses «infractions de droit commun»: vols, violences, usage de stupéfiants ou port d'arme.

Il a été identifié comme étant «Mohamed R.», 39 ans, par le parquet fédéral belge, saisi de l'enquête, selon qui il est «de nationalité française».

Arrêté en tenue de camouflage, il était «sous l'influence» d'une substance, probablement de l'alcool, rendant impossible son audition par la police, a par ailleurs précisé une source proche du dossier.

Selon une source française proche de l'enquête, le suspect n'est pas connu comme étant radicalisé et un certain nombre de ses condamnations laissent deviner des problèmes récurrents avec l'alcool.

«Différentes armes ont été découvertes dans le coffre» de sa voiture, «des armes blanches, un riot gun (fusil à pompe, ndlr) et un bidon contenant un produit encore indéterminé», a énuméré le parquet.

Les faits ont été qualifiés d'«incident suspect» par le premier ministre belge Charles Michel.

Le parquet fédéral, compétent en matière de terrorisme, a été saisi «au vu des premiers éléments recueillis et compte tenu de ce qui s'est passé à Londres», où un attentat revendiqué par le groupe État islamique (EI) a fait mercredi trois morts, dont deux fauchés par un 4x4.

Le bourgmestre (maire) d'Anvers, Bart De Wever, avait pour sa part évoqué un «possible attentat terroriste», selon l'agence Belga.

«Cellule de dégrisement» 

En fin de matinée, «le véhicule roulait à grande vitesse sur le Meir», la grande rue commerciale et piétonne d'Anvers, très fréquentée, obligeant «les gens» à «sauter sur le côté», a détaillé le chef de corps de la police de la métropole, Serge Muyters.

Il roulait «à une vitesse très élevée. À différents moments, des piétons ont été mis en danger», a confirmé le parquet.

Le conducteur a refusé de s'arrêter quand des militaires en patrouille le lui ont demandé et a pris la fuite en brûlant un feu rouge.

Sa voiture a finalement été «interceptée» sur un quai en bordure de l'Escaut, le fleuve qui longe le centre-ville, après avoir emprunté des rues du coeur historique d'Anvers.

Une fois examinée par les démineurs, la voiture a été évacuée et le périmètre de sécurité levé, selon des journalistes de l'AFP sur place.

Le suspect avait «passé la nuit» de mercredi à jeudi «en cellule de dégrisement en Belgique avant d'être relâché ce jeudi matin», a affirmé une source française proche du dossier.

Une femme, qui serait une proche, «avait appelé mercredi soir la police, se plaignant de s'être fait voler son sac à main par cet homme», a ajouté cette source.

«Il est plutôt grand, genre 1,85m, mince, pas de barbe, vêtu a l'occidentale», a déclaré à l'AFP Pierre Camarre, son voisin, devant son domicile lensois.

Cet événement s'est déroulé au lendemain du premier anniversaire des attentats du métro et de l'aéroport de Bruxelles (32 morts le 22 mars 2016). Il intervient après deux attaques terroristes à Londres et à l'aéroport parisien d'Orly en moins d'une semaine.

Depuis les attentats de Paris en novembre 2015, puis ceux de Bruxelles, la Belgique reste au «niveau 3» d'alerte, sur une échelle de 4.

AP

Une fois examinée par les démineurs, la voiture a été évacuée et le périmètre de sécurité levé.