Huit pompiers russes ont péri vendredi après avoir participé au sauvetage d'une centaine d'ouvriers dans l'incendie d'un entrepôt de l'est de Moscou, dernier sinistre de ce type d'une longue série à frapper la capitale russe.

Retrouvés tôt dans la matinée de vendredi, les pompiers étaient portés disparus depuis jeudi soir alors qu'ils tentaient d'éteindre l'incendie dans un entrepôt d'articles en plastique, a annoncé le ministère des Situations d'urgence.

« Les corps de nos huit collègues ont été découverts dans la principale zone où étaient concentrées les recherches », ajoute le communiqué qui précise que les pompiers décédés avaient été parmi les premiers arrivés sur les lieux de l'incendie.

Ils ont d'abord aidé à évacuer une centaine de salariés du bâtiment, et combattaient les flammes sur le toit de l'immeuble quand celui-ci s'est effondré.

« Jusqu'à la fin, nous avons eu l'espoir de les retrouver vivants. Mais en raison des flammes intenses, de la température très élevée et de l'épaisse fumée, les pompiers ont été dans l'impossibilité de sortir », ajoute le communiqué du ministère des Situations d'urgence.

Il y a moins d'un mois, un autre incendie, cette fois dans un entrepôt d'une zone industrielle du sud-est de Moscou, avait déjà tué 16 travailleurs, la plupart originaires du Kirghizstan.

« Les travailleurs du feu sont morts en héros en faisant leur devoir », a commenté sur Twitter le maire de Moscou, Sergueï Sobianine. « J'adresse mes condoléances à leurs proches. La municipalité apportera toute l'aide nécessaire aux familles de ceux qui sont morts », a-t-il ajouté.

Selon les responsables de la ville de Moscou, l'incendie, qui a ravagé 4000 mètres carrés d'entrepôt, a finalement été vaincu à 7 h 44 (0 h 44, heure de l'Est) mais une épaisse fumée était encore visible autour du lieu de l'incendie, a constaté vendredi un photographe de l'AFP sur place.

De nombreux pompiers étaient encore sur place et certains ont installé un mémorial pour leurs collègues décédés, allumant des bougies et déposant des oeillets rouges sur une petite table.

Des employés du Comité d'enquête russe, chargé des principales investigations criminelles en Russie, étaient sur place mais le Comité a précisé ne privilégier aucune piste pour l'instant.

Le parquet de Moscou a pour sa part indiqué avoir ouvert une enquête concernant d'éventuelles violations des règles de sécurité, le propriétaire de l'entrepôt incendié s'étant lui-même mis à disposition de la police, selon le Comité d'enquête.

Vendredi, le ministre russe des Situations d'urgence Vladimir Pouchkov a déclaré lors d'une réunion avec le président russe Vladimir Poutine que l'entrepôt ayant brûlé dans la nuit avait été inspecté, et que le propriétaire avait été condamné à une amende en raison de l'absence de système d'extincteur automatique.

Selon les agences de presse russes, l'entrepôt était vide quand l'incendie a débuté. La raison du départ de feu pourrait être un court-circuit, ont-elles ajouté.

Tous les ans, de nombreuses personnes périssent dans des incendies en Russie, qui souffre d'infrastructures en piteux état datant de l'ère soviétique et de mesures de sécurité laxistes.