Un grave incendie dans le sud de la France, près de Marseille a ravagé mercredi 2260 hectares de garrigue, fait deux blessés et provoqué l'évacuation d'habitants, mais les conditions devenaient «plus favorables» dans la nuit, selon les pompiers.

«Les conditions sont plus favorables car, malgré un vent toujours violent, l'humidité est de retour et les températures baissent», a  déclaré en fin de soirée le colonel Gregory Allione, des pompiers des Bouches-du-Rhône.

Les pompiers ont revu leur dispositif car le feu est fixé dans de nombreuses parties, a-t-il indiqué.

«L'incendie semble perdre de son intensité mais n'est pas encore maîtrisé», a tweeté le maire de Marseille Jean-Claude Gaudin.

Deux personnes ont été blessées dont une gravement brûlée et une autre plus légèrement. Aucun blessé n'est à déplorer parmi les soldats du feu.

Le bilan d'hectares parcourus a été revu à la baisse, de 2700 hectares à 2260 hectares, par les pompiers. Auparavant, à 21h30, ceux-ci avaient évoqué une «situation hors de contrôle, (un) feu extrêmement puissant, rapide, explosif qui continue à brûler tout sur son passage, même des maisons».

Mille cinq cents pompiers étaient mobilisés et continuaient à recevoir des renforts d'autres régions. Dans la journée, trois Canadair, un Dash, 2 trackers et un hélicoptère Milan étaient en action et deux autres Canadair étaient attendus en provenance de Corse.

«L'objectif des forces est de contenir absolument le feu pour éviter qu'il ne gagne les villes, et notamment Marseille», a déclaré le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve, qui s'est rendu au poste de commandement des pompiers, installé à Aix-en-Provence.

Le ministre arrivait de l'Hérault, un autre département plus à l'ouest, où un incendie a parcouru plus de 200 hectares de garrigues. Quatre pompiers, dans un véhicule cerné par les flammes, y ont été blessés dans l'après-midi au cours de l'intervention, dont trois grièvement. Le feu a été circonscrit peu après 20h00.

Reprise progressive des transports 

L'incendie près de Marseille, attisé par un mistral violent conjugué à la sécheresse, avait débuté à 15h30 dans la petite localité de Rognac, se propageant rapidement dans la garrigue d'herbes rases et quelques espaces boisés du plateau de l'Arbois. De 20 à 25 maisons ont été brûlées.

«La situation que nous connaissons est telle que nous n'en avons pas vue depuis très longtemps», ont décrit les pompiers.

Frédéric Paris, directeur de cabinet du maire de la ville de Vitrolles (35 000 habitants), au nord de Marseille, où des habitations ont été incendiées, a évalué «entre 6000 et 8000» le nombre de personnes affectées par le sinistre, dans cinq quartiers, la plupart restant confinées chez elle, les autres, un millier environ, ayant été évacuées, notamment vers trois gymnases. La mairie avait aussi annoncé l'évacuation d'enfants accueillis dans un centre aéré.

«Le feu part de partout, c'est incontrôlable», commentait un policier à un rond-point dans la soirée. Des habitants couraient en tous sens et se réfugiaient dans les gymnases mis à leur disposition.

«La situation a été rendue difficile en raison de la météo, avec un fort vent et une sécheresse qui dure depuis plusieurs semaines», a expliqué le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve.

Après un hiver et un printemps faiblement pluvieux, le sud-est de la France est en état de sécheresse et des mesures de restrictions d'eau plus ou moins drastiques ont été prises dans plusieurs départements, dont les Bouches-du-Rhône.

Les transports aériens et routiers ont progressivement repris mercredi soir après avoir été gravement perturbés par le feu, à proximité immédiate de l'aéroport Marseille Provence à Marignane.

Dans la zone industrielle de Marseille, entre Fos-sur-Mer et Port-Saint-Louis du Rhône, 530 hectares ont aussi été parcourus par trois autres incendies, mobilisant 250 pompiers. Le feu était désormais sous contrôle, après avoir été «menaçant» pour les entreprises alentour.