Un homme armé qui s'était retranché jeudi après-midi dans un cinéma de Viernheim, dans l'ouest de l'Allemagne, a été tué par la police, ont indiqué les autorités locales, qui ont assuré qu'il n'y avait aucune autre victime ou blessé.

« L'assaillant se déplaçait dans le cinéplex et donnait l'impression d'être perturbé (...) il a été combattu et c'est ainsi qu'il a trouvé la mort », a indiqué le ministre de l'Intérieur de la région de Hesse, Peter Beuth, au Parlement régional.

Rien n'indique que de tierces personnes aient subi des dommages, a-t-il expliqué ajoutant seulement que l'homme avait « pris des otages ».

L'identité de l'assaillant n'a pas été donnée.

« Le motif de l'attaque est inconnu », a ajouté la police de Viernheim (ouest), ville située à 75 kilomètres au sud de Francfort, peu après la mort de l'individu. Une enquête a été confiée à la police criminelle de Hesse et au Parquet de Darmstadt.

Vers 18 h 15 (12 h 15 à Montréal), soit un peu plus de trois heures après le début de la crise, la police se retirait des lieux du drame, selon un photographe et un journaliste de l'AFP.

Selon un journaliste de l'AFP, l'accès au cinéma était bouclé. Selon un porte-parole de la police, plusieurs policiers passaient le cinéma au peigne fin. L'assaillant est entré dans le bâtiment avec un sac ou un sachet et les forces de l'ordre veulent s'assurer qu'il ne contient pas d'explosifs, a-t-il ajouté.

Dans la soirée, le site du journal Mannheimer Morgen, citant la police, indiquait toutefois qu'aucun explosif n'avait été retrouvé. 

Selon l'agence DPA, des sources sécuritaires ont assuré qu'il n'y avait « pas de lien avec le terrorisme » alors que l'Europe vit dans la crainte permanente d'une nouvelle attaque comme celles de Paris et Bruxelles revendiquées par l'organisation État islamique.

PHOTO Ralf Banser, REUTERS

Des policiers patrouillent devant le cinéma où s'est déroulée l'attaque à Viernheim, près de Francfort, le 23 juin. 

Arme automatique

Des images de la chaîne régionale locale RNF ont montré des membres d'une unité d'élite, le SEK, aux abords du cinéma, entrant dans le bâtiment casqués, armés et munis de gilets pare-balles.

Dans un premier temps de nombreux médias allemands, dont la Frankfurter Allgemeine Zeitung et le quotidien populaire Bild, avaient fait état de nombreux blessés. Finalement, ces personnes n'ont souffert que d'une intoxication aux gaz lacrymogènes utilisés par la police.

L'homme masqué portait une « ceinture de cartouches » à l'épaule lorsqu'il a pénétré dans le cinéma vers 15 h locales (9 h, heure de Montréal) en tirant en l'air, selon ces médias.

Caissier dans le multiplex, Huri Blakaj, 21 ans, décrit un homme petit, brun et plutôt jeune qui s'est dirigé directement vers la caisse, une arme automatique à la main. « Je ne suis pas un expert des armes, mais elle avait l'air d'être vraie », a expliqué le jeune homme, ému.

Il dit avoir alors appuyé sur le bouton d'alarme sous sa caisse. L'assaillant, qui s'exprimait en allemand sans accent particulier, a intimé à tous les caissiers de s'allonger, et demandé à Huri d'aller fermer la porte du bâtiment.

« Il a pointé son arme sur moi », a expliqué le jeune caissier, qui dit lui avoir demandé s'il souhaitait de l'agent. Non, a répondu l'homme armé, lui ordonnant de monter à l'étage.

Huri a ensuite entendu « pendant une vingtaine de secondes » des tirs à l'arme automatique. « J'ai encore du mal à réaliser (...) On a naturellement peur dans ce genre de situation », a réagi le jeune homme.

« J'ai prévenu la police et dit au personnel de s'en aller immédiatement », avait indiqué auparavant la gérante du cinéma au journal Bild.

« Un appel d'urgence est intervenu vers 14 h 45 (...) selon lequel un homme armé avait pénétré » dans le cinéma, a dit le ministre Peter Beuth, « quatre coups de feu auraient été tirés » alors.

L'Allemagne est restée marquée par le cas de Tim Kretschmer, 17 ans, qui en mars 2009 a commis un carnage dans son ancien collège de Winnenden, près de Stuttgart (sud-ouest) où il a tué avec le pistolet de son père 15 personnes - neuf élèves, trois enseignantes ainsi que trois passants - avant de se suicider.